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C'est fou le nombre de choses que les mères ne font pas : boire, faire la fête, avoir une vie, voir du monde, écrire. Alors qu'elle fait ses premiers pas balbutiants dans la maternité, une romancière à succès apprend qu'une de ses anciennes connaissances vient de noyer ses jumeaux. Le fait divers secoue toute l'Espagne, mais pour elle, l'histoire devient une obsession. Elle demande un congé sabbatique, non tant pour élever son enfant que pour se lancer dans une enquête vertigineuse sur ce crime.
En s'attaquant au tabou des tabous, l'infanticide, en évoquant sans fard la vie secrète, solitaire et ennuyeuse de la jeune maman, en croisant le fer avec les "mères à l'enfant" triomphantes et caricaturales des magazines, Katixa Agirre questionne la violence, l'ambivalence et les bouleversements que charrie l'enfantement dans une société résolue à les passer sous silence. Son roman, mené comme un thriller, mêle brillamment chronique judiciaire et récit intime, et met en lumière les fragilités et les gouffres méconnus des mères débutantes.
Pas les mères
Pas les mères n’est pas un roman. Enfin si, c’est un roman, mais. C’est un questionnement vif, une réflexion acérée. Katixa Agirre interroge la place de la femme dans la société, de sa place en tant que mère. Elle réduit à néant cette idée saugrenue d’une émancipation par la maternité. Car, ici, les mères s’ennuient, fatiguent, cherchent à retrouver le souffle vital.
Et c’est aussi, merveilleusement, une intrigue judiciaire. Un mystère autour d’une femme qui a noyé ses deux enfants.
Tour à tour introspectif, plongée dans les abîmes d’une mère, mécanique procédurale, réflexion féministe. Profondément réfléchi et incisif, « Pas les mères » est un roman dans le cœur des femmes. Une somme de battements comme une révolution.
La lecture s’opère comme un plaisir malsain, un plaisir coupable. Comme être tout à la fois voyeur et cambrioleur.
Furieusement addictif. Et diablement intelligent !