Parlons maltais

Malta, baignée par la Méditerranée, terre d'accueil et de passage obligé, est cependant difficile à repérer sur une carte, car elle est bien souvent omise. Pourtant l'Histoire a rendez-vous avec Malte ; elle y a pris racine. Condensé de l'histoire millénaire des civilisations de la Méditerranée et de l'Europe, point stratégique convoité par les puissances qui dominèrent cette partie du monde, Malte, ballottée par l'histoire de ses conquérants, a su construire et garder sa propre histoire, celle du peuple maltais dans sa nationalité et son identité propre.
Le ciment en est la langue maltaise, il-malti, originale et identitaire qui retrace le vécu d'hommes et de femmes obstinés à bâtir leur nation dans la liberté sans cesse bafouée par les intérêts étrangers. Le maltais est une langue sémitico-romane ; l'assimilation du sémitique et du roman donne une note d'originalité à la langue. Le maltais est un carrefour linguistique et Martine Vanhove nous dit que "la langue maltaise offre un bel exemple de la symbiose qui peut se réaliser, lorsque des langues de familles génétiquement non apparentées sont soumises à des contacts intenses et prolongés." Malte est un paradoxe : une île de 315 km2 pour une population de 360 000 habitants, minuscule Etat aujourd'hui république indépendante qui se veut être un trait d'union, un pont entre l'Europe et le Proche-Orient, un interlocuteur valable entre tous les Etats riverains de la Méditerranée.
Depuis la période du néolithique, civilisation propre et à son apogée dans les Iles par ses temples de Hagar Qim, Mnajdra, Ggantija, Tarxien, Malte s'ouvre et continue à garder fièrement son identité et sa volonté d'être partenaire dans le concert des nations. L'objectif de ce livre est d'introduire le lecteur à la connaissance de la langue (grammaire, lexique, écrits ...) et du peuple qui le parle.