Né en 1926, élevé dans une famille bourgeoise de la banlieue ouest, Jean-Paul Clébert fugue à 16 ans pour s'engager dans la résistance. A la Libération, il se promène entre Paris et la Provence. Taulard (il a passé quelques semaines aux Baumettes pour vagabondage) et clochard, marcheur et enjôleur, historien, il a publié plusieurs romans chez Denoél avant de se spécialiser dans des domaines aussi divers que l'histoire de la Provence, les tziganes, Nostradamus et le surréalisme. Il a publié plus de cent livres et vit depuis 50 ans dans un village perché du sud de la France. Né en 1922 (un 1er avril), Patrice Molinard a fait ses débuts de photographe aux abattoirs de la Villette, sur le film de Franju Le Sang des bêtes. Ce photographe de la ville (Paris, Rome, New York, Amsterdam, Jérusalem ... ), mais aussi du patrimoine et de la mode, a aussi illustré des textes de Colette, adapté Cocteau à la télévision, fait des décors de théâtre pour Macbeth, et réalisé pour le cinéma quelques courts métrages inspirés par l'expressionnisme.
Un livre qui remue les tripes...
Malgré son titre de guide touristique, ce livre est une véritable claque : JP Clébert nous embarque avec lui dans le Paris de l'abîme (oui, ça évoque bien le livre de Jack London "le peuple de l'abîme" (également titré "les gens d'en-bas"), sauf qu'ici, nous sommes à Paris et pas à Londres...).
Avec les photos de Doisneau en appui des récits de Clébert, clochard vagabond et écrivain, un Paris que l'on imagine pas...
L'écriture est leste, le style époustouflant. En quelques mots Clébert nous fait partager la joie, le désespoir ou la faim...
Et dans cette vie de vagabondage, parfois, une lumière...
Exemple : "Se réveiller le matin, sur les bords de la Seine, au chant du coq, de tous les coqs de la rive droite quai de la Mégisserie, et de la rive gauche quai Montebello, est une bénédiction, et le privilège du vagabond."