Le récit va s’étirer sur 80 ans d’Histoire passionnante et tout démarre avec le personnage de Sunja, une jeune fille coréenne qui vit près de Busan, dans un petit village de Corée du Sud, où elle travaille dans la pension que tient sa mère depuis la mort de son père. Son quotidien n’a rien d’extraordinaire, jusqu’au jour où elle fait la rencontre d’un riche marchand coréen, immigré au Japon. Elle se laisse alors séduire par cet homme puissant mais lorsqu’elle se retrouve enceinte, son destin s’en voit bouleversé. Tout au long du récit, l’autrice dépeint la misère
dans laquelle vivent nombreux coréens émigrés, fuyant la colonisation nipponne du début du XXe siècle, la pauvreté, la difficulté pour les coréens de trouver un travail ou une habitation, les patrons et propriétaires japonais refusant de traiter avec les coréens. En effet, même si l’autrice fait vivre dans son récit plusieurs générations, laissant se succéder de nombreux personnages, le sujet qui revient sans cesse demeure le racisme et toutes les représentations que les japonais se font des coréens, les préjugés et la discrimination omniprésente à leur égard. C’est un roman très fort, très beau, touchant sur la force de vie, la transmission, l’immigration, le pardon qui dresse aussi le portrait de femmes fortes, inspirantes, courageuses, dont la vie n’est que sacrifice.
Comme un jet de dés
Pachinko, c’est une saga familiale, sur une famille Coréenne qui émigre au Japon.
Le pachinko, c’est un endroit où l’on joue à des jeux de chance. Et c’est un titre qui prend tout son sens au fur et à mesure que l’on avance dans le livre. Les personnages, comme les joueurs de pachinko, vont être ballotés par la chance ou la malchance, dans différentes directions.
On va suivre Sunja tout au long de sa vie, mais on va également suivre son premier amour, son époux, son beau-fère et sa femme, la mère de Sunja, et surtout ses enfants et petits enfants, dans un Japon qui évolue, au milieu de la guerre et du racisme, des bonheurs comme des malheurs.