Les livres de la collection Elyzad sont toujours de bonne qualité, celui-ci ne déroge pas à la règle. La couverture est symptomatique des petits cafés tunisiens : dessins au mur et chaises hétéroclites sur la terrasse. Merci pour cette qualité et votre exigence.
La première page à peine commencée, nous nous trouvons devant une tentative de corruption de fonctionnaire. Michkat, avocate, divorcée, travaille pour un grand cabinet et son illustre patron n’est pas le dernier dans ce monde de requins pas blancs du tout. « Aucun doute, cette transaction est une escroquerie absolue : dans
un quartier d’affaires, quelques maisons branlantes, entourées de buildings où on fait de l’argent. Démolir les maisons, édifier un centre de loisirs : boutiques, cinémas, salles de sport…. Pour cela, il faut que les autorités acceptent de déloger les propriétaires qui refusent de… euh, quitter leurs maisons. » Lassée par tout ça, elle démissionne de son poste et cette vacuité va peu à peu l’emplir. Le chapitre suivant nous présente Rached, marié, mais mal, père de 2 jumelles s’ennuie dans sa vie de petit fonctionnaire et sa vie tout court. La rencontre « opportune » avec Mansour va changer radicalement sa vie. Plus tard, il y aura Naceur, homme d’affaires en délicatesse sortant de prison. Michkat va se trouver au milieu de tous, je ne vous dévoilerai pas pourquoi et cela va lui ouvrir l‘esprit et changer sa vie.
Le désespoir, un invité incontournable de ce beau livre. Que faire, que dire lorsque l’espoir s’en est allé ? Voici donc le règne de la débrouille, des petits boulots, des arnaques, de la corruption, même, et surtout, dans l’administration.
La mer, il y a la mer… Porteuse des espoirs les plus fous pour ceux qui prennent un bateau clandestin pour rejoindre l’Italie via la Sicile… mais qui souvent, se feront prendre car la guerre est rude, mafieux et policiers peuvent s’entendre sur le dos d’un concurrent La mer est
là, le jeu également, qui permet à Rached de survivre, de pimenter sa vie et, pour d’autres, de survivre.
Je l’ai déjà dit, mais j’espère que le printemps arabe n’amènera pas un long hiver sur la Tunisie. J’aimerais beaucoup que la notion de Ouatann ne soit plus synonyme de désespérance et de fuite à l’étranger.
Azza Filali est capable de nous parler du désespoir sans pathos. Un livre que l’on ne peut lâcher l’intrigue est très bien menée, les personnages vrais. J’avais déjà beaucoup apprécié sa nouvelle dans « Vingt ans pour plus tard ». Elle a toujours cette petite lucarne que l’on peur appeler l’espérance. Un très bon livre et, encore, un coup de poing dans le cœur.
Désespoir
Les livres de la collection Elyzad sont toujours de bonne qualité, celui-ci ne déroge pas à la règle. La couverture est symptomatique des petits cafés tunisiens : dessins au mur et chaises hétéroclites sur la terrasse. Merci pour cette qualité et votre exigence.
La première page à peine commencée, nous nous trouvons devant une tentative de corruption de fonctionnaire. Michkat, avocate, divorcée, travaille pour un grand cabinet et son illustre patron n’est pas le dernier dans ce monde de requins pas blancs du tout. « Aucun doute, cette transaction est une escroquerie absolue : dans un quartier d’affaires, quelques maisons branlantes, entourées de buildings où on fait de l’argent. Démolir les maisons, édifier un centre de loisirs : boutiques, cinémas, salles de sport…. Pour cela, il faut que les autorités acceptent de déloger les propriétaires qui refusent de… euh, quitter leurs maisons. » Lassée par tout ça, elle démissionne de son poste et cette vacuité va peu à peu l’emplir. Le chapitre suivant nous présente Rached, marié, mais mal, père de 2 jumelles s’ennuie dans sa vie de petit fonctionnaire et sa vie tout court. La rencontre « opportune » avec Mansour va changer radicalement sa vie. Plus tard, il y aura Naceur, homme d’affaires en délicatesse sortant de prison. Michkat va se trouver au milieu de tous, je ne vous dévoilerai pas pourquoi et cela va lui ouvrir l‘esprit et changer sa vie.
Le désespoir, un invité incontournable de ce beau livre. Que faire, que dire lorsque l’espoir s’en est allé ? Voici donc le règne de la débrouille, des petits boulots, des arnaques, de la corruption, même, et surtout, dans l’administration.
La mer, il y a la mer… Porteuse des espoirs les plus fous pour ceux qui prennent un bateau clandestin pour rejoindre l’Italie via la Sicile… mais qui souvent, se feront prendre car la guerre est rude, mafieux et policiers peuvent s’entendre sur le dos d’un concurrent La mer est
là, le jeu également, qui permet à Rached de survivre, de pimenter sa vie et, pour d’autres, de survivre.
Je l’ai déjà dit, mais j’espère que le printemps arabe n’amènera pas un long hiver sur la Tunisie. J’aimerais beaucoup que la notion de Ouatann ne soit plus synonyme de désespérance et de fuite à l’étranger.
Azza Filali est capable de nous parler du désespoir sans pathos. Un livre que l’on ne peut lâcher l’intrigue est très bien menée, les personnages vrais. J’avais déjà beaucoup apprécié sa nouvelle dans « Vingt ans pour plus tard ». Elle a toujours cette petite lucarne que l’on peur appeler l’espérance. Un très bon livre et, encore, un coup de poing dans le cœur.