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Un professeur de philosophie madrilène, à la misanthropie aussi féroce que joyeuse et au stoïcisme chancelant, décide de mettre fin à ses jours au terme d'une année qu'il passera à confirmer ce choix. Nul drame insurmontable ou subite acrimonie envers ses semblables, il entend simplement cesser de prendre part à cette comédie tragique qu'est la vie. Céder la place n'est qu'une question de bon sens, voire de décence.
Avec une lucidité quasi paranoïaque, il consigne pendant trois cent soixante-cinq jours, et sans filtre aucun, les faits saillants de son existence, donnant à voir les rêves débridés et les petites misères d'un homme un peu dépassé par la marche du monde. Pour se protéger des assauts familiaux - un frère jalousé et honni, une ex-femme sublime et infernale, un fils bien loin des canons de l'enfant idéal -, il s'est entouré de compagnons singuliers : un vieil ami caustique, une dulcinée un peu défraîchie qui le poursuit de ses assiduités depuis trente ans, ou la douce poupée Tina au latex si accueillant.
Au centre de cette improbable et délicieuse constellation, et dans une Espagne politiquement convulsée, cet homme à la mauvaise foi inébranlable explore bien des questions épineuses que pose une société post-patriarcale parfois un brin radicale, et une bien- pensance souvent horripilante. Reste, à l'issue du propos, l'ode savoureuse et éclatante à ce qui fait le sel de la vie : l'amour, l'amitié, la liberté ; seuls viatiques pour affronter l'extravagant chaos du monde.
Et si la vie valait finalement le coup d'être vécue ?
Toni est un quinquagénaire morose. Entre son divorce, son fils qu'il trouve un peu bête, son travail sans intérêt et ses amis quasi inexistants, l'intégralité de sa vie lui semble médiocre. C'est décidé, dans un an, il mettra fin à ses jours ! A moins qu'il ne change d'avis en cours de route...
Ce roman est une pure merveille ! Nous suivons Toni durant les 365 jours qui auraient dû être ses derniers, à la manière d'un journal dans lequel il livre ses états d'âmes et nous laisse entrevoir, à sa manière, ce qu'est sa vie. Toni a beau être un anti-héros certain, pathétique, misogyne et cynique, il n'en est pas moins dénué d'humour, humain et surtout plein d'espoir. Des désillusions au bonheur, il n'y a peut-être finalement qu'un pas...