Prix Ivoire

Notre royaume n'est pas de ce monde

Par : Jennifer Richard

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  • Nombre de pages714
  • PrésentationBroché
  • FormatGrand Format
  • Poids0.87 kg
  • Dimensions15,2 cm × 22,2 cm × 4,0 cm
  • ISBN978-2-226-47561-9
  • EAN9782226475619
  • Date de parution17/08/2022
  • ÉditeurAlbin Michel

Résumé

Ota Benga, Pygmée d'Afrique centrale, attraction majeure de l'Exposition universelle de Saint-Louis, puis du zoo du Bronx, se donne la mort en 1916. Prenant enfin la parole, il convoque les fantômes de l'histoire et de la littérature : Jean Jaurès, Che Guevara, Martin Luther King, Rosa Luxemburg, Pier Paolo Pasolini, Patrice Lumumba, et bien d'autres... tous assassinés pour leurs idées et tous liés à son destin.
Au fil d'une épopée effroyable, ils revisitent ensemble passé et présent. Une fresque sans concessions aux allures de farce macabre, politique et polémique, où Jennifer Richard poursuit le contre-récit de l'Histoire officielle.
Ota Benga, Pygmée d'Afrique centrale, attraction majeure de l'Exposition universelle de Saint-Louis, puis du zoo du Bronx, se donne la mort en 1916. Prenant enfin la parole, il convoque les fantômes de l'histoire et de la littérature : Jean Jaurès, Che Guevara, Martin Luther King, Rosa Luxemburg, Pier Paolo Pasolini, Patrice Lumumba, et bien d'autres... tous assassinés pour leurs idées et tous liés à son destin.
Au fil d'une épopée effroyable, ils revisitent ensemble passé et présent. Une fresque sans concessions aux allures de farce macabre, politique et polémique, où Jennifer Richard poursuit le contre-récit de l'Histoire officielle.

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5/5
sur 1 note dont 1 avis lecteur
Une fresque mémorable
Quelque part, dans une salle d’une dimension parallèle, sont réunies des personnes ayant toutes reçu une invitation à participer à la réunion de l’Amicale des insurgés. « Mort suspecte ? Mort précoce et violente ? Vous pensez avoir été assassiné ? Le cas échéant, vous estimez l’avoir été pour vos idées ? Sortez de l’ombre ! » (p. 10) Les convives sont Pierre Savorgnan de Brazza, Jean Jaurès, Malcolm X, Paolo Pasolini, Martin Luther King, Saddam Hussein, Rosa Luxemburg, etc. Leur hôte est Ota Benga, un Pygmée, né au Congo. Sa famille a été tuée par la Force publique de Léopold II, roi des belges. Il a été réduit en esclavage. Il a ensuite été déraciné et emmené en Amérique, par un missionnaire : Samuel Philippe Verner. Il a été alors l’attraction phare de l’Exposition universelle de Saint-Louis, puis enfermé dans le zoo du Bronx. Il indique à ses invités qu’il va leur raconter son histoire, qui est aussi la leur. Le cœur en est la période de 1896 à 1916 et est enrichi d’évènements qui se sont déroulés entre 1800 et 2022. Ota Benga déroule l’histoire de la colonisation et de l’impérialisme. Il décrit les horreurs que le peuple africain a subies et qui ont conduit, en 1904, à la naissance de la Congo Reform Association. Cette organisation avait pour objectif de dénoncer les crimes commis par les fonctionnaires belges, sous l’autorité de Léopold II. L’un de ses fondateurs, Roger Casement, est présent dans la salle et, même s’il a fait avancer la cause, il souffre de l’échec de son combat. Il lui est difficile de revivre ces évènements par la voix d’Ota Benga. Il n’a jamais oublié les mains et les pieds coupés des Africains, immortalisés par l’appareil photo de Alice Seeley Harris, une missionnaire britannique, révoltée, elle aussi, par le comportement des colons. Au fil de son récit, Ota Benga s’adresse aux personnes de l’assemblée qui ont vécu les évènements. Dès qu’un nouveau nom est cité, Jean Jaurès dégaine son téléphone portable et lit la page Wikipedia de la personnalité concernée. Au début de ma lecture, je consultais la liste des personnages, intégrée à la fin du livre et je lançais une recherche internet au sujet de ceux qui n’étaient pas référencés. Par la suite, j’ai compris que ce n’était pas nécessaire : j’ai laissé Jean Jaurès le faire à ma place et j’ai délaissé la technologie. Les interventions de ce dernier sont pleines d’humour et d’humanité. Il participe, activement, à la conférence, tentant de comprendre les faits qui ont mené à la guerre. Il interpelle souvent son ami Émile Zola. Alors que tous les protagonistes ont, réellement existé, nous sommes dans une dimension parallèle, à laquelle j’ai, entièrement, adhéré. Je ne m’étonnais pas que des héros discutent avec des dictateurs, alors que les premiers étaient déjà morts quand les seconds sont nés. J’ai découvert la vie de personnages réels, dont le nom m’évoquait, parfois, une plaque de rue, sans que je ne connaisse ni leur vie, ni leur métier, ni leurs actions. Notre royaume n’est pas de ce monde est une fresque d’une richesse historique phénoménale, qui entraîne, irrémédiablement, un changement en nous. Elle m’a fait beaucoup réfléchir sur la colonisation et ses horreurs, ainsi que sur sa responsabilité sur l’état de notre monde actuel. J’ai aussi éprouvé un sentiment de culpabilité collective. Pourtant, malgré des scènes très sombres, mais hélas authentiques, mon humanité était réconfortée par celle de ces hommes et ces femmes qui se sont battus pour la justice et la fin des exactions, alors qu’ils savaient, qu’ils devinaient que leur lutte les mènerait à la mort. Enfin, les touches d’humour adoucissent l’ambiance et permettent de reprendre notre souffle, c’est un roman magnifique et captivant pour lequel j’ai eu un coup de cœur immense.
Quelque part, dans une salle d’une dimension parallèle, sont réunies des personnes ayant toutes reçu une invitation à participer à la réunion de l’Amicale des insurgés. « Mort suspecte ? Mort précoce et violente ? Vous pensez avoir été assassiné ? Le cas échéant, vous estimez l’avoir été pour vos idées ? Sortez de l’ombre ! » (p. 10) Les convives sont Pierre Savorgnan de Brazza, Jean Jaurès, Malcolm X, Paolo Pasolini, Martin Luther King, Saddam Hussein, Rosa Luxemburg, etc. Leur hôte est Ota Benga, un Pygmée, né au Congo. Sa famille a été tuée par la Force publique de Léopold II, roi des belges. Il a été réduit en esclavage. Il a ensuite été déraciné et emmené en Amérique, par un missionnaire : Samuel Philippe Verner. Il a été alors l’attraction phare de l’Exposition universelle de Saint-Louis, puis enfermé dans le zoo du Bronx. Il indique à ses invités qu’il va leur raconter son histoire, qui est aussi la leur. Le cœur en est la période de 1896 à 1916 et est enrichi d’évènements qui se sont déroulés entre 1800 et 2022. Ota Benga déroule l’histoire de la colonisation et de l’impérialisme. Il décrit les horreurs que le peuple africain a subies et qui ont conduit, en 1904, à la naissance de la Congo Reform Association. Cette organisation avait pour objectif de dénoncer les crimes commis par les fonctionnaires belges, sous l’autorité de Léopold II. L’un de ses fondateurs, Roger Casement, est présent dans la salle et, même s’il a fait avancer la cause, il souffre de l’échec de son combat. Il lui est difficile de revivre ces évènements par la voix d’Ota Benga. Il n’a jamais oublié les mains et les pieds coupés des Africains, immortalisés par l’appareil photo de Alice Seeley Harris, une missionnaire britannique, révoltée, elle aussi, par le comportement des colons. Au fil de son récit, Ota Benga s’adresse aux personnes de l’assemblée qui ont vécu les évènements. Dès qu’un nouveau nom est cité, Jean Jaurès dégaine son téléphone portable et lit la page Wikipedia de la personnalité concernée. Au début de ma lecture, je consultais la liste des personnages, intégrée à la fin du livre et je lançais une recherche internet au sujet de ceux qui n’étaient pas référencés. Par la suite, j’ai compris que ce n’était pas nécessaire : j’ai laissé Jean Jaurès le faire à ma place et j’ai délaissé la technologie. Les interventions de ce dernier sont pleines d’humour et d’humanité. Il participe, activement, à la conférence, tentant de comprendre les faits qui ont mené à la guerre. Il interpelle souvent son ami Émile Zola. Alors que tous les protagonistes ont, réellement existé, nous sommes dans une dimension parallèle, à laquelle j’ai, entièrement, adhéré. Je ne m’étonnais pas que des héros discutent avec des dictateurs, alors que les premiers étaient déjà morts quand les seconds sont nés. J’ai découvert la vie de personnages réels, dont le nom m’évoquait, parfois, une plaque de rue, sans que je ne connaisse ni leur vie, ni leur métier, ni leurs actions. Notre royaume n’est pas de ce monde est une fresque d’une richesse historique phénoménale, qui entraîne, irrémédiablement, un changement en nous. Elle m’a fait beaucoup réfléchir sur la colonisation et ses horreurs, ainsi que sur sa responsabilité sur l’état de notre monde actuel. J’ai aussi éprouvé un sentiment de culpabilité collective. Pourtant, malgré des scènes très sombres, mais hélas authentiques, mon humanité était réconfortée par celle de ces hommes et ces femmes qui se sont battus pour la justice et la fin des exactions, alors qu’ils savaient, qu’ils devinaient que leur lutte les mènerait à la mort. Enfin, les touches d’humour adoucissent l’ambiance et permettent de reprendre notre souffle, c’est un roman magnifique et captivant pour lequel j’ai eu un coup de cœur immense.
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