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Le tome des oeuvres de Xavier Villaurrutia, publié en 1966 compte plus de mille pages. Néanmoins, pour la majorité de ses lecteurs, Villaurrutia est l'auteur d'une quinzaine ou d'une vingtaine de poèmes. Est-ce peu ? Il me semble que c'est beaucoup. Grâce à ces poèmes nous nous souvenons des oeuvres théâtrales et nous relisons les essais de critique poétique : nous cherchons à y trouver, sinon le secret de sa poésie, du moins celui de la fascination qu'elle exerce sur nous.
Cette vingtaine de poèmes comptent parmi les meilleurs poèmes de la poésie de notre langue et de son époque. La place qu'occupe Villaurrutia au Mexique et en Amérique Latine correspond-t-elle à cette excellence ? Il faut répondre franchement : non. Villaurrutia n'a pas de réputation continentale et sa poésie est peu lue. Il n'est pas difficile de comprendre pourquoi. Sa poésie est une poésie solitaire et pour solitaires, qui ne cherche pas la complicité des passions qui aujourd'hui pèsent sur les esprits : la politique, le patriotisme, les idéologies.