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Vite, des cabanes. Pas pour s'isoler, vivre de peu, ou tourner le dos à notre monde abîmé ; mais pour braver ce monde, l'habiter autrement : l'élargir. Marielle Macé les explore, les traverse, en invente à son tour. Cabanes élevées sur les ZAD, les places, les rives, cabanes de pratiques, de pensées, de poèmes. Cabanes bâties dans l'écoute renouvelée de la nature - des oiseaux qui tombent ou des eaux qui débordent -, dans l'élargissement résolu du " parlement des vivants ", dans l'imagination d'autres façons de dire nous.
Une écopolitique de la cabane comme lieu commun.
On ne lit pas *Nos Cabanes* comme on ouvre un récit de Sylvain Tesson ou de Thoreau. Marielle Macé considère la cabane non comme un lieu d’isolement et d’hermitage, au contraire comme une expérience collective, un lieu commun. Propre aux lieux de luttes comme les ZAD, les places, les bidonvilles, les ronds-points ajouterons-nous aujourd’hui.
Mais aussi un commun entre l’humanité et les espèces vivantes qui l’entourent, qui nous protègent et que "nos cabanes" protègent. Poètes comme Ovide, anthropologues, philosophes, artistes divers, jardiniers même, comme Gilles Clément, ou simplement amateurs, qu’elle convoque tout au long de son ouvrage, composent cet ensemble avec les chants des oiseaux et de la terre "multipliant un emmêlement du monde".
Ce livre me subjugue, me happe. Je me perds dans la prose de Marielle Macé, je reprends le fil de ma lecture ; je le reperds. Je m'emmêle dans ces pages d'une force poétique et politique envoutante.