En cours de chargement...
Les villes nous charment, écrit la philosophe Catherine Chomarat-Ruiz, parce que, sous l'injonction sociopolitique de bâtir une ville plus naturelle et donc meilleure, l'écart entre la ville et le "vert paradis" que l'on allait chercher jadis hors des cités, à la campagne, tend à se résorber. Ce sujet éminemment sensible est ici analysé, décrit, théorisé par des auteurs qui contribuent à éclairer les enjeux contemporains de l'alliance nature/ville.
Ils abordent l'histoire des formes jardinées, la circulation des modèles, des savoirs et des représentations culturelles, analysent la demande sociale de nature, sa fabrication depuis le "rêve de campagne", ainsi que l'aptitude de l'art et du paysagisme urbain à élaborer des projets soutenables, en faisant se croiser l'héritage historique et l'actualité sociale de la nature urbaine. Si le caractère naturel de la ville provoque ce riche débat, c'est bien parce que la nature urbaine n'est ni un donné ni un état de fait, mais bien un possible, autrement dit, un projet.
C'est précisément dans ce sens qu'il faut comprendre la portée de ce livre qui met au jour les signes du renouvellement de l'alliance nature/ville et élabore une culture commune aux habitants des villes, aux chercheurs, aux concepteurs, qu'ils soient paysagistes, architectes, urbanistes ou artistes. Dans une perspective interdisciplinaire, la collection Crossborders propose un ensemble de textes engagés dans les champs de l'histoire, de l'esthétique, de la politique, susceptibles d'éclairer l'état actuel des théories et pratiques des arts, de l'architecture, de la ville et des paysages.
Située à l'interface de configurations intellectuelles et expérimentales, elle s'ouvre aux thèmes et aux débats culturels contemporains en proposant des analyses, des observations critiques sur les mutations de l'espace, de ses représentations et de ses cadres théoriques.