Partant de l'exacerbation actuelle du nationalisme dans différents pays (pour ne pas dire dans tous), la sociologue Sarah Mazouz, déjà autrice de l'important Race dans la même collection (2020), entreprend ici de déconstruire l'idée de nation en analysant les liens intrinsèques entre ces deux notions qui s'explicite notamment dans l'expression " identité nationale ". A première vue, l'idée de nation paraît évidente, allant de soi.
Depuis le règlement de la Première Guerre mondiale, le principe des nationalités s'est imposé et progressivement, au fil du démantèlement des empires pluri-nationaux puis des empires coloniaux, des Etats-nations ont été instaurés, tandis que des peuples encore sans Etat rappellent le fait qu'ils constituent une nation pour obtenir le droit d'avoir une entité étatique. Les choses se compliquent néanmoins si l'on considère la labilité des frontières étatiques, qu'il s'agisse d'Etat ayant une existence sur le temps long ou d'Etats institués justement à la faveur de la décomposition des empires.
Même dans le cas de la France, qui a bénéficié d'une grande stabilité comme Etat, les frontières n'ont cessé de changer. Les nations sont donc des réalités mouvantes sur le plan administratif et géographique. Elles le sont également sur le plan des imaginaires - politiques ou culturels - et des symboles. Une nation se définit-elle par le fait d'avoir une seule langue ou une seule religion ? Est-elle plutôt une voie d'abstraction de ces réalités culturelles au profit d'un projet politique définitoire de la communauté ? Admet-elle en son sein et à égalité une pluralité de manières de se définir ? L'enjeu de ce nouveau titre de la collection Le mot est faible est donc de mettre en lumière le caractère inévident de la nation et labile de ce qui est censé la constituer.
Il ne s'agit pas là de données intemporelles et immuables, comme voudrait le faire croire une conception nationaliste de la nation, mais bien plutôt de constructions (voire d'inventions) historiques et politiques. Une place importante est en outre consacrée aux politiques de nationalité en ce qu'elles orientent les pratiques de délimitation du groupe national, tout en en explicitant les présupposés.
Partant de l'exacerbation actuelle du nationalisme dans différents pays (pour ne pas dire dans tous), la sociologue Sarah Mazouz, déjà autrice de l'important Race dans la même collection (2020), entreprend ici de déconstruire l'idée de nation en analysant les liens intrinsèques entre ces deux notions qui s'explicite notamment dans l'expression " identité nationale ". A première vue, l'idée de nation paraît évidente, allant de soi.
Depuis le règlement de la Première Guerre mondiale, le principe des nationalités s'est imposé et progressivement, au fil du démantèlement des empires pluri-nationaux puis des empires coloniaux, des Etats-nations ont été instaurés, tandis que des peuples encore sans Etat rappellent le fait qu'ils constituent une nation pour obtenir le droit d'avoir une entité étatique. Les choses se compliquent néanmoins si l'on considère la labilité des frontières étatiques, qu'il s'agisse d'Etat ayant une existence sur le temps long ou d'Etats institués justement à la faveur de la décomposition des empires.
Même dans le cas de la France, qui a bénéficié d'une grande stabilité comme Etat, les frontières n'ont cessé de changer. Les nations sont donc des réalités mouvantes sur le plan administratif et géographique. Elles le sont également sur le plan des imaginaires - politiques ou culturels - et des symboles. Une nation se définit-elle par le fait d'avoir une seule langue ou une seule religion ? Est-elle plutôt une voie d'abstraction de ces réalités culturelles au profit d'un projet politique définitoire de la communauté ? Admet-elle en son sein et à égalité une pluralité de manières de se définir ? L'enjeu de ce nouveau titre de la collection Le mot est faible est donc de mettre en lumière le caractère inévident de la nation et labile de ce qui est censé la constituer.
Il ne s'agit pas là de données intemporelles et immuables, comme voudrait le faire croire une conception nationaliste de la nation, mais bien plutôt de constructions (voire d'inventions) historiques et politiques. Une place importante est en outre consacrée aux politiques de nationalité en ce qu'elles orientent les pratiques de délimitation du groupe national, tout en en explicitant les présupposés.