Musée, nation, patrimoine. 1789-1815

Par : Dominique Poulot

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  • Nombre de pages405
  • PrésentationBroché
  • Poids0.48 kg
  • Dimensions14,1 cm × 22,6 cm × 2,9 cm
  • ISBN2-07-074241-5
  • EAN9782070742417
  • Date de parution01/01/1997
  • CollectionBibliothèque illustrée
  • ÉditeurGallimard

Résumé

L'affirmation d'un patrimoine national paraît aujourd'hui aller de soi. Cette évidence cache une genèse chaotique, que la mémoire collective a oubliée derrière l'éloge convenu des institutions ou l'exécration complaisante du " vandalisme ". Rouvrir le dossier engage donc une critique de la raison patrimoniale, autant qu'un refus de l'histoire commémorative. Le fanatisme de l'avenir n'empêche pas la Révolution de se réclamer des siècles écoulés : leurs legs, régénéré par la liberté, doit appeler l'émulation, instruire le peuple et transmettre des leçons neuves à la postérité. La censure iconoclaste et l'inventaire patriotique, tous deux héritiers des Lumières, entendent épuiser le détail infini des richesses françaises à mesure des ordres de triage, des ambitions des antiquaires et de l'avidité des musées. Une fois éliminés futilités et symboles menaçants, le pays dispose de son passé comme d'une ressource, soumise aux principes de l'utilité et de la jouissance. Dépasser cette représentation exige ensuite un effort inédit pour penser le temps d'un patrimoine. Dominique Poulot reprend à neuf paroles et pratiques afin de déboîter stratégies de conservation, affirmations des valeurs et revendications d'artistes ou d'érudits. Il montre comment la sollicitude des pouvoirs, le travail d'interprétation et les intérêts du public comprennent peu à peu l'étrangeté de la tradition interrompue, reconstruisent son héritage et l'insèrent enfin dans le cours du progrès. Désormais images et objets s'inscrivent au tribunal de l'esprit humain, accroissent la somme d'énergies d'un " vieux peuple ", mais fournissent aussi une clé du présent en ressuscitant ses morts.
L'affirmation d'un patrimoine national paraît aujourd'hui aller de soi. Cette évidence cache une genèse chaotique, que la mémoire collective a oubliée derrière l'éloge convenu des institutions ou l'exécration complaisante du " vandalisme ". Rouvrir le dossier engage donc une critique de la raison patrimoniale, autant qu'un refus de l'histoire commémorative. Le fanatisme de l'avenir n'empêche pas la Révolution de se réclamer des siècles écoulés : leurs legs, régénéré par la liberté, doit appeler l'émulation, instruire le peuple et transmettre des leçons neuves à la postérité. La censure iconoclaste et l'inventaire patriotique, tous deux héritiers des Lumières, entendent épuiser le détail infini des richesses françaises à mesure des ordres de triage, des ambitions des antiquaires et de l'avidité des musées. Une fois éliminés futilités et symboles menaçants, le pays dispose de son passé comme d'une ressource, soumise aux principes de l'utilité et de la jouissance. Dépasser cette représentation exige ensuite un effort inédit pour penser le temps d'un patrimoine. Dominique Poulot reprend à neuf paroles et pratiques afin de déboîter stratégies de conservation, affirmations des valeurs et revendications d'artistes ou d'érudits. Il montre comment la sollicitude des pouvoirs, le travail d'interprétation et les intérêts du public comprennent peu à peu l'étrangeté de la tradition interrompue, reconstruisent son héritage et l'insèrent enfin dans le cours du progrès. Désormais images et objets s'inscrivent au tribunal de l'esprit humain, accroissent la somme d'énergies d'un " vieux peuple ", mais fournissent aussi une clé du présent en ressuscitant ses morts.