Mon frère-ennemi

Par : Djilali Bencheickh

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  • Nombre de pages298
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.24 kg
  • Dimensions11,0 cm × 16,5 cm × 2,0 cm
  • ISBN978-9973-58-055-9
  • EAN9789973580559
  • Date de parution01/06/2013
  • CollectionPoche
  • ÉditeurElyzad

Résumé

Un douar de l'Ouest algérien au tout début des années cinquante. Salim a cinq ans et découvre la vie. Dans la torpeur de l'été, le petit garçon s'éveille aux jeux de la sensualité. Il éprouve avec R'nia, la jeune bédouine, ses premières émotions. Mais son frère-ennemi, dévoré de jalousie, lui livre un combat sans merci. Seule l'entrée à l'école française laissera un peu de répit à Salim. De nouveaux horizons, illuminés par le sourire ravageur de sa cousine Maya, s'ouvrent à lui.
Ne reste plus qu'à accomplir la cérémonie de sa circoncision, sans cesse différée, qui l'élèvera enfin au rang de mâle. Dans toute sa candeur, Salim pose un regard sensible et drôle sur le monde des adultes. En témoignent ces chroniques savoureuses d'une vie familiale simple, cruelle parfois. Au-delà de l'évocation de l'enfance, ce roman initiatique est aussi une radioscopie implacable des traditions et des valeurs d'une Algérie coloniale inattendue.
Un douar de l'Ouest algérien au tout début des années cinquante. Salim a cinq ans et découvre la vie. Dans la torpeur de l'été, le petit garçon s'éveille aux jeux de la sensualité. Il éprouve avec R'nia, la jeune bédouine, ses premières émotions. Mais son frère-ennemi, dévoré de jalousie, lui livre un combat sans merci. Seule l'entrée à l'école française laissera un peu de répit à Salim. De nouveaux horizons, illuminés par le sourire ravageur de sa cousine Maya, s'ouvrent à lui.
Ne reste plus qu'à accomplir la cérémonie de sa circoncision, sans cesse différée, qui l'élèvera enfin au rang de mâle. Dans toute sa candeur, Salim pose un regard sensible et drôle sur le monde des adultes. En témoignent ces chroniques savoureuses d'une vie familiale simple, cruelle parfois. Au-delà de l'évocation de l'enfance, ce roman initiatique est aussi une radioscopie implacable des traditions et des valeurs d'une Algérie coloniale inattendue.

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

4/5
sur 2 notes dont 2 avis lecteurs
chronique d'un douar
Entre passé et présent douloureux, entre arbis et roumis, l’Algérie des années cinquante se remet lentement. Les dernières récoltes ont été difficiles pour le petit douar des Benouali, mais dans ces contrées arides la vie poursuit son cours selon les coutumes. Le jeune Salim attend avec impatience et appréhension, le passage obligé vers la reconnaissance, le couteau qui tranchera l’enfance. Pour l’instant il use de sa liberté de voyager entre le monde féminin, foyer de l’amour maternelle et le monde des hommes, des privilégiés, entre Hamel le berger et R’nia la fille de bédouins. Entre insouciance et différence, entre enchantement et bouleversement, Salim va s’initier au plaisir, à la découverte sexuelle avec la garçonna. "Longues nuits sans sommeil où je repasse les images inédites de notre folle empoignade. Je navigue entre le dégoût de mon corps vierge souillé bestialement, ce qui m’interdira à coup sûr les portes du Paradis, et le désir fantasmatique de revoir et de toucher l’intimité de ma bédouine" (page 40). Bencheikh nous dépeint une chronique familiale et villageoise, celle du jeune Djilali, mais aussi celle de ces enfants de la paysannerie algérienne, de ces blédards. Une carte postale de l’Algérie qui voit poindre de nouveaux fourmillements, une nouvelle jeunesse qui oscille entre une éducation stricte, un monde masculin et viril, une relation ambigüe avec les roumis aux mœurs bizarres. "Aveugles nous l’étions: admiratifs et respectueux de l’étranger, nous n’avions que haine et mépris pour tout ce qui provenait du proche. Incapables de nous élever à hauteur de nos seigneurs, nous réglions nos frustrations dans d’interminables querelles internes" (page 22).
Entre passé et présent douloureux, entre arbis et roumis, l’Algérie des années cinquante se remet lentement. Les dernières récoltes ont été difficiles pour le petit douar des Benouali, mais dans ces contrées arides la vie poursuit son cours selon les coutumes. Le jeune Salim attend avec impatience et appréhension, le passage obligé vers la reconnaissance, le couteau qui tranchera l’enfance. Pour l’instant il use de sa liberté de voyager entre le monde féminin, foyer de l’amour maternelle et le monde des hommes, des privilégiés, entre Hamel le berger et R’nia la fille de bédouins. Entre insouciance et différence, entre enchantement et bouleversement, Salim va s’initier au plaisir, à la découverte sexuelle avec la garçonna. "Longues nuits sans sommeil où je repasse les images inédites de notre folle empoignade. Je navigue entre le dégoût de mon corps vierge souillé bestialement, ce qui m’interdira à coup sûr les portes du Paradis, et le désir fantasmatique de revoir et de toucher l’intimité de ma bédouine" (page 40). Bencheikh nous dépeint une chronique familiale et villageoise, celle du jeune Djilali, mais aussi celle de ces enfants de la paysannerie algérienne, de ces blédards. Une carte postale de l’Algérie qui voit poindre de nouveaux fourmillements, une nouvelle jeunesse qui oscille entre une éducation stricte, un monde masculin et viril, une relation ambigüe avec les roumis aux mœurs bizarres. "Aveugles nous l’étions: admiratifs et respectueux de l’étranger, nous n’avions que haine et mépris pour tout ce qui provenait du proche. Incapables de nous élever à hauteur de nos seigneurs, nous réglions nos frustrations dans d’interminables querelles internes" (page 22).
Quand j'aurai trente ans
D’une écriture faussement naïve mais réellement harmonieuse, chaleureuse et drôle, Djilali Bencheikh nous raconte son enfance pauvre et heureuse, « Autour de la cour rectangulaire s’agençaient une demi-douzaine d’alvéoles où cohabitaient les bêtes et les humains. La khaïma, protégée par des sarments prometteurs, était la pièce essentielle de la maisonnée. Baptisée ainsi en réminiscence d’un ancien destin de nomades, elle abrite depuis toujours tous les actes de la vie quotidienne. » Avec lui, nous découvrons les « Roumis », « peuple » détesté mais admiré quelque fois copié, Ah, les Roumis ! « On leur prêtait des mœurs barbares, comme celles de manger de la chair animale non égorgée, de s’adonner à des libations et des beuveries qui les rendaient insensés et grossiers. Ils en venaient à ressembler à leurs cochons, ces sangliers domestiques dont ils affectionnaient les tripes. » Ah les siestes trop longues en compagnie du frère-ennemi à faire un massacre de mouches !!! Ce frère-ennemi tant détesté et cette grande sœur Zahra, tant aimée, que l’on donne en pâture mariage à un citadin. « On est bel et bien entrain de vendre ma sœur. Pour un simple paquet de friandises. » La cérémonie du mariage où, tout est là pour ne pas décevoir la belle-famille qui arrive en « tomobiles » « Encadrés par les cavaliers, les deux engins foncent vers nous, et soulèvent un tourbillon de paille et de poussière en déclenchant une tonitruante complainte de sirènes. « Tomobiles, klaxouns », crient avec une frénésie de primates les plus avertis de la tribu. » Que de questionnements sur cette fameuse « niqua ». R’nia, petite bergère bédouine saura lui faire quelques « leçons de chose » sur la « chose » en lui permettant de découvrir « sa figue ». Heureusement, le berger Hamel est également là pour lui donner des informations vitales et quelles informations !!! « Dans ce trou de forme évasée nommé soua, le mâle introduit chaque nuit son zeb dressé pour honorer sa femelle. Cette copulation ou niqua procure beaucoup de plaisir à l’homme. Pendant sa jouissance, il éjecte un liquide crémeux, une sorte de pipi doucereux nommé h’laoua. Ce liquide est versé dans le ventre de la femelle qui le conserve par-devers elle. Lorsqu’au bout d’une année son ventre est suffisamment plein de cette douceur, cela produit un bébé qui est pondu comme un veau ou un poulain. ». Et encore d’autres explications toutes aussi fleuries. De par son jeune âge et jusqu’à la circoncision, l’enfant vit dans les jupes des femmes, surprend quelques poses lascives, s’enivre de leurs parfums, de leurs rires. Du côté des mâles, on ne rit pas, on parle politique, agriculture…. N’allez pas croire que c’est un petit roman comme tant d’autres sur l’enfance vue et interprétée par son auteur. Non, ce livre est plus profond. A travers cette balade dans l’enfance de l’auteur, j’ai découvert la vie au bled, la vie dans l’Algérie « profonde », les prémices de ce que nos politiques qualifieront « d’évènements ». C’est un condensé sur la culture maghrébine, « Cette identité tranquillement vécue en dépit du mépris roumi s’élargissait aux nues célestes du sacré. » comme peut la comprendre un petit garçon, à travers les dires d’un berger ignare. Petit enfant vif et doué, le « midicoule » saura l’apprivoiser. Ce livre n’est pas sans me rappeler La compagnie des Tripolitaines de Kamal Ben Hameda. J’y ai trouvé la même douceur, la même chaleur, la même sensualité.
D’une écriture faussement naïve mais réellement harmonieuse, chaleureuse et drôle, Djilali Bencheikh nous raconte son enfance pauvre et heureuse, « Autour de la cour rectangulaire s’agençaient une demi-douzaine d’alvéoles où cohabitaient les bêtes et les humains. La khaïma, protégée par des sarments prometteurs, était la pièce essentielle de la maisonnée. Baptisée ainsi en réminiscence d’un ancien destin de nomades, elle abrite depuis toujours tous les actes de la vie quotidienne. » Avec lui, nous découvrons les « Roumis », « peuple » détesté mais admiré quelque fois copié, Ah, les Roumis ! « On leur prêtait des mœurs barbares, comme celles de manger de la chair animale non égorgée, de s’adonner à des libations et des beuveries qui les rendaient insensés et grossiers. Ils en venaient à ressembler à leurs cochons, ces sangliers domestiques dont ils affectionnaient les tripes. » Ah les siestes trop longues en compagnie du frère-ennemi à faire un massacre de mouches !!! Ce frère-ennemi tant détesté et cette grande sœur Zahra, tant aimée, que l’on donne en pâture mariage à un citadin. « On est bel et bien entrain de vendre ma sœur. Pour un simple paquet de friandises. » La cérémonie du mariage où, tout est là pour ne pas décevoir la belle-famille qui arrive en « tomobiles » « Encadrés par les cavaliers, les deux engins foncent vers nous, et soulèvent un tourbillon de paille et de poussière en déclenchant une tonitruante complainte de sirènes. « Tomobiles, klaxouns », crient avec une frénésie de primates les plus avertis de la tribu. » Que de questionnements sur cette fameuse « niqua ». R’nia, petite bergère bédouine saura lui faire quelques « leçons de chose » sur la « chose » en lui permettant de découvrir « sa figue ». Heureusement, le berger Hamel est également là pour lui donner des informations vitales et quelles informations !!! « Dans ce trou de forme évasée nommé soua, le mâle introduit chaque nuit son zeb dressé pour honorer sa femelle. Cette copulation ou niqua procure beaucoup de plaisir à l’homme. Pendant sa jouissance, il éjecte un liquide crémeux, une sorte de pipi doucereux nommé h’laoua. Ce liquide est versé dans le ventre de la femelle qui le conserve par-devers elle. Lorsqu’au bout d’une année son ventre est suffisamment plein de cette douceur, cela produit un bébé qui est pondu comme un veau ou un poulain. ». Et encore d’autres explications toutes aussi fleuries. De par son jeune âge et jusqu’à la circoncision, l’enfant vit dans les jupes des femmes, surprend quelques poses lascives, s’enivre de leurs parfums, de leurs rires. Du côté des mâles, on ne rit pas, on parle politique, agriculture…. N’allez pas croire que c’est un petit roman comme tant d’autres sur l’enfance vue et interprétée par son auteur. Non, ce livre est plus profond. A travers cette balade dans l’enfance de l’auteur, j’ai découvert la vie au bled, la vie dans l’Algérie « profonde », les prémices de ce que nos politiques qualifieront « d’évènements ». C’est un condensé sur la culture maghrébine, « Cette identité tranquillement vécue en dépit du mépris roumi s’élargissait aux nues célestes du sacré. » comme peut la comprendre un petit garçon, à travers les dires d’un berger ignare. Petit enfant vif et doué, le « midicoule » saura l’apprivoiser. Ce livre n’est pas sans me rappeler La compagnie des Tripolitaines de Kamal Ben Hameda. J’y ai trouvé la même douceur, la même chaleur, la même sensualité.
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