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Molière vit et meurt sur scène. Il a fallu un Mikhaïl Boulgakov (1891-1940), écrivain soviétique sous Staline, pour nous dévoiler un mystère du grand artiste français, peut-être celui de chaque créateur. Tout comme le Maître et Marguerite, cette oeuvre majeure de la littérature russe et européenne, Molière ou La Cabale des dévots est elle aussi, à sa manière, une pièce polysémique. Par le réemploi judicieux d'éléments anciens, étranges, légendaires, parfois mythologiques, elle aide à comprendre notre époque, l'histoire et la destinée humaine.
Plus particulièrement, la relation difficile entre l'artiste et le pouvoir, l'un symbolisé par Molière, double de Boulgakov, l'autre par le Roi Louis XIV, double de Staline, trouve une expression scénique qui transcende l'espace et le contexte politique autant que le temps. Aux accusations des Cabales, Molière et Boulgakov ne trouvèrent qu'une, mais impérissable réplique : la liberté de l'acte créateur.