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Je n'ai jamais été un faux cul: la justice m'a condamné et je
méritais d'aller en prison. Mieux, elle a sauvé ma vie,
m'ouvrant les yeux sur ce qui est abusif ou pas. Mais cette
période de détention n'a pas préservé mes liens familiaux, et
notamment ceux avec mes enfants. Aussi, en 2010, j'ai pensé
que mon expérience pourrait servir à réformer l'incarcération
des primo-délinquants. J'ai proposé l'instauration de mesures
améliorant le choc subi par ceux qui entrent en prison pour la
première fois, ainsi que la création d'établissements
différents...
"Construire des prisons nouvelles préservant les
liens avec les proches, donc luttant contre la récidive", telle
était mon utopie. Avec le soutien du président de la
République, des gardes des Sceaux, des médias, de certains
surveillants, de différentes associations, de tous les partis
politiques, d'icônes comme Robert Badinter, Simone Veil,
mais aussi de quinze patrons des plus grandes sociétés
françaises, de vedettes emblématiques de la musique ou du
sport, allais-je pour autant parvenir à faire évoluer les
mentalités et les conditions de détention des 65 500 détenus
enfermés dans les prisons de la République ? C'est cette
aventure humaine, mouvementée et passionnante,
douloureuse, aussi, que je vous livre dans ces pages.