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Intérieurement, en ce temps où nous vivions ensemble, je me posais la question de savoir ce que pensaient des jeunes blancs vis-à-vis d'un homme de couleur que leur mère avait introduit dans leur vie. J'étais très souvent gêné en leur présence lorsque leur mère, manifestant des gestes d'affection, me prenait par la main ou me caressait une partie du corps. A partir de là et peu à peu, je commençai à découvrir le visage de Philippe, un garçon plein d'humanisme, respectueux et solidaire.
Je voyais que ce jeune homme éprouvait de la pitié pour moi, du fond de son regard et de ses moindres gestes. Je l'imaginais me considérant comme un réfugié qui avait fui un pays en guerre. Cette considération me paraissait très gênante, mais je n'avais pas le choix de prouver le contraire. Au contraire de sa soeur Alexandra, fuyante, lui me vouait une amitié pleine d'attention. Sa soeur évitait mon regard, me saluait à la volée et disparaissait immédiatement.
Parce qu'il n'est pas facile de parler de soi ou des gens de son entourage sans créer des frustrations, il aura fallu trois romans pour que Banao NAMBO nous ouvre véritablement son coeur. Inspiré de faits réels, ce roman possède donc une forte dimension autobiographique. Parce qu'il sait qu'il est imparfait, comme tout être humain, l'auteur s'exprime sans tricher. Dans un style limpide, qui fait sa marque de fabrique, il nous parle des vicissitudes de la vie, de sa vie.
Et puis, le récit se clôt sur son histoire avec Isabelle. Amour éternel et digne des plus beaux contes de fées, il n'en reste pas moins que leurs différences culturelles ont parfois compliqué les choses. Mais qu'importe : ils ont choisi de les accepter. Une belle leçon de tolérance et d'ouverture...