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"Pareil à l'éclair, je flambe au moindre feu que je rencontre" , lit-on dans un sonnet adressé par Michel-Ange (1475-1564) à Tommaso Cavalieri. Ailleurs encore : "La substance de ma vie est ce qui me brûle et me consume, et en moi ce dont je vis est ce dont les autres périssent". Ce feu intérieur, lorsque Michel-Ange taille la pierre ou peint, habite les corps : feu du dynamisme de l'action, feu de la passion, feu spirituel de la foi chrétienne forgée dans l'ascèse savonarolienne puis éclairée par les doctrines des "illuminés" du cercle des amis de Vittoria Colonna.
Comme tous les grands Toscans alternativement ou même simultanément violents et tendres, comme Dante, Michel-Ange contient dans son être le plus secret cette braise du feu sacré qui, des grands sensuels aux grands mystiques, est feu d'amour. Cette figure du génial titan, qu'il a souhaité apparenter à l Empédocle de Hölderlin, Marcel Brion l'a fait revivre dans ce livre passionné et passionnant.