Mes Cahiers Rouges Au Temps De La Commune
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- Nombre de pages533
- PrésentationBroché
- FormatPoche
- Poids0.36 kg
- Dimensions11,0 cm × 17,5 cm × 2,4 cm
- ISBN2-7427-1463-4
- EAN9782742714636
- Date de parution27/09/2000
- CollectionBabel Révolutions
- ÉditeurActes Sud
Résumé
J'y étais. Le samedi matin, il nous fallut abandonner les pièces - une dizaine de pièces de 7 - faute de munitions. Les Versaillais étaient tout près. Dans l'avenue de Saint-Mandé... Il pleuvait à verse... A côté de nous, depuis trois jours, le cadavre d'un cheval, tué par un obus, qui empestait l'air... Nous ne restions plus guère qu'une quinzaine... Je me souviendrai toujours de la dernière nuit que je passai là. Accroupis, avec deux artilleurs, dont l'un blessé au bras enveloppé d'un linge rouge, dans le caveau de Morny. A côté de nous, un tas d'obus qui n'étaient pas de calibre... L'artilleur blessé jurait : "Nom de Dieu ! sommes-nous encore trahis !" Nous étouffions là-dedans... Je sortis un instant... Quel spectacle !... Tout Paris, au-dessous de nous, flambait comme une gigantesque fournaise... La moitié de la ville disparaissait sous un nuage colossal. Noir, noir, plus noir que de la poix... A cette heure-là, on ne se battait pas... Quel silence !... Je montai, une cinquantaine de pas à peine, jusqu'à la pyramide blanche - tu sais, le monument de Beaujour. La porte du caveau circulaire était grande ouverte. Une dizaine d'artilleurs ronflaient sur des tas de couronnes jaunes... Vers onze heures du matin, nous partions tous. Il était temps. Quelques heures encore, et nous étions bel et bien pris par les fusiliers marins... (Extrait)
J'y étais. Le samedi matin, il nous fallut abandonner les pièces - une dizaine de pièces de 7 - faute de munitions. Les Versaillais étaient tout près. Dans l'avenue de Saint-Mandé... Il pleuvait à verse... A côté de nous, depuis trois jours, le cadavre d'un cheval, tué par un obus, qui empestait l'air... Nous ne restions plus guère qu'une quinzaine... Je me souviendrai toujours de la dernière nuit que je passai là. Accroupis, avec deux artilleurs, dont l'un blessé au bras enveloppé d'un linge rouge, dans le caveau de Morny. A côté de nous, un tas d'obus qui n'étaient pas de calibre... L'artilleur blessé jurait : "Nom de Dieu ! sommes-nous encore trahis !" Nous étouffions là-dedans... Je sortis un instant... Quel spectacle !... Tout Paris, au-dessous de nous, flambait comme une gigantesque fournaise... La moitié de la ville disparaissait sous un nuage colossal. Noir, noir, plus noir que de la poix... A cette heure-là, on ne se battait pas... Quel silence !... Je montai, une cinquantaine de pas à peine, jusqu'à la pyramide blanche - tu sais, le monument de Beaujour. La porte du caveau circulaire était grande ouverte. Une dizaine d'artilleurs ronflaient sur des tas de couronnes jaunes... Vers onze heures du matin, nous partions tous. Il était temps. Quelques heures encore, et nous étions bel et bien pris par les fusiliers marins... (Extrait)