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Dimitris est un ancien soldat de l'IRA. A la mort de son père, il part retrouver son frère, disparu dans un pays en proie à une guerre oubliée au coeur du Caucase. Il va emprunter, dans son périple de l'Irlande du Nord à la Géorgie, un itinéraire longeant une diagonale barbare lovée aux franges de l'Europe, dans les replis d'un monde interlope : comme les remugles de l'Occident, le ressac de ses oublis, de ses points aveugles où se disperse le sens.
Sa trajectoire, marquée au sceau du crime, semée de rencontres inabouties, de fragment d'histoires, de visions fugaces, le conduira d'une guerre qui n'a plus de nom à une autre qui n'en possède pas encore, jusqu'à ce que s'accomplisse son aventure. Un premier roman sidérant en forme de road moovie, dans lequel Dov Lynch, dans une langue simple tout entière dédiée à la vigueur expressive, parvient à nouer les fils d'un roman d'aventures sur la trame des conflits européens les plus récents.
Si Mer Noire est un roman dense, plein et entier, c'est aussi une méditation sur la guerre à notre porte, celle dont il semble que l'on peine à reconnaître le visage.
Quelle lecture !
Dimitris, irlandais, une fois son père enterré, part à la recherche de son frère sur un ordre de l’IRA mais, également, pour fuir son passé récent et lointain. Il veut rejoindre le village natif de sa mère, au bord de la Mer Noire, où il pense que se trouve son frère. Dans ce périple compliqué, il fera des rencontres hasardeuses, dangereuses, mystérieuses, lumineuses, il découvrira des fragments de vie qui le conduiront jusqu’au bout de son aventure.
Dimitris, tout comme son frère, est un ancien guerrier de l’IRA. Tirer de sang-froid ne lui pose aucun problème lorsqu’il s’agit de sauver sa propre vie. Se taire également. Dimitris est cerné par la guerre, par la peur, sans pour autant dévier d’un iota de sa route, comme s’il cherchait à accomplir son destin.
Il y a de gros pavés insipides, bavards et il y a ce livre. Peu de pages, mais une écriture dense. Chaque phrase est pesée. Le silence règne en maître tout comme la guerre et se lisent. Le silence de la mort du père, le silence pour ne rien révéler, le silence de la solitude, le silence des taiseux…
Ce roman sur la violence des hommes est écrit directement en français par un écrivain irlandais. Même s’il vit en France depuis longtemps, Dov Lynch a une très grande maîtrise de notre langue. Son écriture est superbe de précision, de beauté, de non-dits, de violence. Un livre sidérant qui amène à une réflexion sur ces « petites guerres » qui nous cernent et qui me font penser à ces guerres entre seigneurs du Moyen âge.
Quelle découverte, quelle lecture !