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Cet ouvrage trouve son centre dans la notion de "mentalité primordiale" que l'auteur veut substituer à celle de "mentalité primitive" élaborée par Lévy-Bruhl. La première partie est résolument critique et vise les philosophes africains comme Alassane Ndaw et Malanda Dem auxquels il est reproché de présenter la rationalité scientifique comme une pure émanation de la culture euro-occidentale, la culture négro-africaine étant quant à elle caractérisée par des traits qui, telles la répugnance à l'abstraction et la pensée de l'occulte, semblent incompatibles avec l'esprit scientifique.
Ces traits sont à rattacher, d'après l'auteur, à un certain fonds commun à toute l'humanité, fonds longuement décrit dans la deuxième partie de l'ouvrage et désigné par l'expression "mentalité primordiale". La problématique du développement est alors ramenée dans chaque société, à l'interaction entre cette mentalité primordiale et la dynamique de la pensée rationnelle scientifique. A la différence de Comte et Popper qui parlent d'une évolution inéluctable et irréversible de toute société vers la modernité, le Professeur Bebbé-Njoh soutient plutôt le modèle d'une évolution discontinue avec possibilité de régression, modèle récemment élaboré par les mathématiciens J.P.
Aubin et Hélène Frankowska (Théorie de la viabilité).