Biographie de Xénophon
Né près d'Athènes, Xénophon (426-354 av. J.-C.) est issu d'une famille aristocratique très aisée. Il prend part à la défense d'Athènes dans la guerre du Péloponnèse. En 401, il rejoint les Spartiates combattant en Asie Mineure aux côtés de Cyrus, qui cherchait alors à renverser son frère. Après l'échec de la campagne des Dix-Mille, où Cyrus perdit la vie, il est élu général, et, traversant l'Asie, conduit les Grecs jusqu'à Trébizonte, exploit qu'il raconte dans l'Anabase.
Surnommé " l'abeille grecque ", Xénophon nous a laissé une ouvre aussi variée qu'abondante. De l'enseignement de Socrate dont il fut le disciple, il a tiré des ouvrages dits socratiques, les Mémorables, Le Banquet, l'Apologie et, d'une certaine manière, l'Economique (dialogue socratique évoquant les problèmes de gestion d'un domaine). Son travail d'historien se compose de l'Anabase et surtout des Helléniques où il poursuit le récit de la guerre du Péloponnèse là où Thucydide avait interrompu son enquête.
Outre des traités sur la cavalerie, la chasse et une histoire romancée de la vie de Cyrus, la Cyropédie, nous lui devons des ouvrages politiques, témoignant de son admiration pour Sparte, la cité rivale d'Athènes. Louis-André Dorion est professeur de philosophie ancienne à l'université de Montréal depuis 1991. Une grande partie de ses travaux consistent en des traductions et des commentaires de textes philosophiques de Platon, Xénophon et d'Aristote.
Il a en effet traduit et commenté Les Réfutations sophistiques d'Aristote (Paris, Vrin, 1995), l'Euthyphron, le Lachès, le Charmide et le Lysis de Platon (Paris, GF Flammarion, 1997 et 2004) et les Mémorables de Xénophon (Paris, Les Belles Lettres, CUF, 2000 et 2011, 3 vol.). Il a également publié de nombreuses études sur Socrate et la littérature socratique, notamment un Socrate (Paris, PUF, 2004, 20112) qui a été traduit en huit langues étrangères (turc, suédois, espagnol, italien, grec moderne, portugais, brésilien et coréen).
Il prépare actuellement un ouvrage sur le thème de l'autarcie dans la littérature socratique et chez les Cyniques.