Quatrième roman de l'écrivain espagnol Juan Gómez Bárcena, "Même les morts" est une épopée nord-américaine dont le récit se déroule sur plusieurs siècles. Le lecteur suit les parcours conjoints (et les relations complexes) de deux Juan - un Espagnol (ancien conquistador rangé des armes) et un Indien (prêcheur ambulant élevé par les Franciscains) - du XVIe siècle à nos jours : deux faces d'une même figure irréconciliable (ou impossible) qui passe d'une époque à l'autre, rejouant les grands moments de l'histoire du Mexique puis des Etats-Unis.
Car le trajet temporel est aussi spatial, comme s'il accompagnait la lente translation du pouvoir américain du centre du continent vers le nord, de la conquête espagnole à la naissance de l'empire états-unien (des conquistadors à Donald Trump). Livre foisonnant, drôle, tragique, trépidant, à la fois narratif et réflexif (il a la verve et l'étrangeté des grands romans picaresques du XVIe siècle espagnol), il est un de ces romans-mondes dans lesquels il faut se plonger et se perdre, mais dont on ressort ébahi et (un peu) transformé.
Quatrième roman de l'écrivain espagnol Juan Gómez Bárcena, "Même les morts" est une épopée nord-américaine dont le récit se déroule sur plusieurs siècles. Le lecteur suit les parcours conjoints (et les relations complexes) de deux Juan - un Espagnol (ancien conquistador rangé des armes) et un Indien (prêcheur ambulant élevé par les Franciscains) - du XVIe siècle à nos jours : deux faces d'une même figure irréconciliable (ou impossible) qui passe d'une époque à l'autre, rejouant les grands moments de l'histoire du Mexique puis des Etats-Unis.
Car le trajet temporel est aussi spatial, comme s'il accompagnait la lente translation du pouvoir américain du centre du continent vers le nord, de la conquête espagnole à la naissance de l'empire états-unien (des conquistadors à Donald Trump). Livre foisonnant, drôle, tragique, trépidant, à la fois narratif et réflexif (il a la verve et l'étrangeté des grands romans picaresques du XVIe siècle espagnol), il est un de ces romans-mondes dans lesquels il faut se plonger et se perdre, mais dont on ressort ébahi et (un peu) transformé.