Méditations pascaliennes

Par : Pierre Bourdieu

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  • Nombre de pages316
  • PrésentationBroché
  • Poids0.31 kg
  • Dimensions13,0 cm × 21,6 cm × 2,2 cm
  • ISBN2-02-032002-9
  • EAN9782020320023
  • Date de parution22/04/1997
  • CollectionLiber
  • ÉditeurSeuil

Résumé

La science de l'homme, parvenue à un certain accomplissement, se doit de livrer l'idée de l'homme qui est impliquée par sa démarche et par ses résultats, mais qui est laissée, pour l'essentiel, à l'état implicite. Ce dévoilement est nécessaire, à la fois pour mieux faire la science et pour la faire mieux comprendre et accepter. Les mises en question les plus radicales de la pensée laissent en effet impensée une condition cachée ou refoulée de toutes les œuvres de l'esprit : c'est qu'elles sont produites en état de skholè, c'est-à-dire de loisir, de distance au monde et à la pratique.
Or cette situation est le principe d'erreurs systématiques, épistémologiques, éthiques ou esthétiques, qu'il faut soumettre à une critique méthodique. Cette critique peut se faire sous le signe de Pascal, parce que sa réflexion anthropologique porte sur des traits de l'existence humaine que le regard scolastique ne peut qu'ignorer : force, coutume, automate, corps, imagination, contingence, probabilité ; et parce qu'il fournit le mot d'ordre d'une sorte de révolution symbolique que la science de l'homme doit opérer pour achever son émancipation : " la vraie philosophie se moque de la philosophie.
" La science de l'homme débouche en effet sur une philosophie négative qui met en question les présupposés les plus fondamentaux, notamment celui d'un " sujet " libre et transparent à soi, et qui renouvelle, grâce aussi à des philosophes hérétiques comme Wittgenstein, Austin, Dewey ou Peirce, les interrogations traditionnelles sur la violence, le pouvoir, le temps, l'histoire, l'universel, et même le sens de l'existence.
Il sort de tout cela une image de l'homme qui surprendra sans doute, qui choquera peut-être, parce qu'elle est en rupture avec la vision spontanée, que la vision savante ratifie beaucoup plus qu'elle ne le croit.
La science de l'homme, parvenue à un certain accomplissement, se doit de livrer l'idée de l'homme qui est impliquée par sa démarche et par ses résultats, mais qui est laissée, pour l'essentiel, à l'état implicite. Ce dévoilement est nécessaire, à la fois pour mieux faire la science et pour la faire mieux comprendre et accepter. Les mises en question les plus radicales de la pensée laissent en effet impensée une condition cachée ou refoulée de toutes les œuvres de l'esprit : c'est qu'elles sont produites en état de skholè, c'est-à-dire de loisir, de distance au monde et à la pratique.
Or cette situation est le principe d'erreurs systématiques, épistémologiques, éthiques ou esthétiques, qu'il faut soumettre à une critique méthodique. Cette critique peut se faire sous le signe de Pascal, parce que sa réflexion anthropologique porte sur des traits de l'existence humaine que le regard scolastique ne peut qu'ignorer : force, coutume, automate, corps, imagination, contingence, probabilité ; et parce qu'il fournit le mot d'ordre d'une sorte de révolution symbolique que la science de l'homme doit opérer pour achever son émancipation : " la vraie philosophie se moque de la philosophie.
" La science de l'homme débouche en effet sur une philosophie négative qui met en question les présupposés les plus fondamentaux, notamment celui d'un " sujet " libre et transparent à soi, et qui renouvelle, grâce aussi à des philosophes hérétiques comme Wittgenstein, Austin, Dewey ou Peirce, les interrogations traditionnelles sur la violence, le pouvoir, le temps, l'histoire, l'universel, et même le sens de l'existence.
Il sort de tout cela une image de l'homme qui surprendra sans doute, qui choquera peut-être, parce qu'elle est en rupture avec la vision spontanée, que la vision savante ratifie beaucoup plus qu'elle ne le croit.
Pierre Bourdieu
Fondateur de la revue " Actes de la recherche en science sociales ", Pierre Bourdieu (1930-2002) est un intellectuel français dont la pensée a eu une influence considérable dans le domaine des sciences humaines et sociales. Agrégé de philosophie, il enseigne cette matière de 1958 à 1960 et se découvre un grand intérêt pour la sociologie et l’ethnologie. En 1964 il devient directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales ; il y poursuit son observation de la hiérarchisation de la société et note l’importance des facteurs culturels dans la vie sociale. Toutefois il ne se contente pas uniquement d’écrire, il agit concrètement auprès des populations défavorisées et revendique un engagement politique à gauche, ce que l'on retrouve dans ses travaux : « Les Héritiers » (1964), " La Reproduction " (1970), " La Distinction " (1979), " Homo academicus " (1984), sans oublier les " Questions de sociologie " (1980) qui reste l’ouvrage de base de l’étudiant en sociologie.
Questions De Sociologie
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