Sortir de notre position de surplomb en tant qu'observateur, etre attentif aux liens dont est tissé le monde et la façon dont nous l'arpentons, inverser la logique de l'inversion à l'oeuvre dans la vulgate anthropologique : Ingold bouleverse radicalement et renouvelle cette discipline en convoquant l'artisanat, la musique, la philosophie (Deleuze, Vvitgenstein..etc), l'économie.. Il nous apprend non moins qu'à penser le monde hors du dualisme( nature/culture, extérieur/interieur), et le culte de la rationalité instrumentale en prend du plomb dans l'aile...L'anthropologie comparée de la
ligne à laquelle il se consacre est à n'en pas douter une philosophie vivante ; "Marcher avec les Dragons" est une série d'articles dans lesquels ils revient sur les concepts illustrés et développés dans "une brève histoire des lignes", afin de les approfondir et les expliciter. Une fraicheur vivifiante se dégage de ces textes, qui nous donne du souffle pour composer de nouvelles lignes.
Yves Citton : "Qu’est-ce qu’habiter un lieu ? Qu’est-ce que produire quelque chose ? Pourquoi notre monde ne se réduit-il pas à des « réseaux » ? De quelles amputations se paie notre vie technologisée ? Tim Ingold sait surtout traduire ces questions abstraites en des termes immédiatement identifiables pour chacun de nous : qu’est-ce que marcher ? Qu’est-ce qu’une ligne ? Qu’est-ce que le ciel ? Qu’est-ce que scier une planche ou tisser un panier ? (...) une idée apparemment bizarre, fortement dépaysante mais proprement révolutionnaire : nous avons l’habitude de penser que nous occupons des « places » dans un « espace », que nous sommes entourés d’« objets » et que les connaissances « utiles » sont celles qui nous permettent de prendre l’altitude du « surplomb ». Tout cela, qui nous a été inculqué par la modernisation de nos formes de vie collectives, nous a toutefois fait perdre de vue ce dont se trament concrètement nos existences. Pour mieux habiter notre monde, il faut apprendre à redevenir des « itinérants » (wayfarers) et à percevoir notre monde comme constitué de lignes. " -dans cette optique, les migrants incarnent des tisserands du monde à venir...
changer de regard, changer de mode de pensée, changer (sauver?) le monde?
Sortir de notre position de surplomb en tant qu'observateur, etre attentif aux liens dont est tissé le monde et la façon dont nous l'arpentons, inverser la logique de l'inversion à l'oeuvre dans la vulgate anthropologique : Ingold bouleverse radicalement et renouvelle cette discipline en convoquant l'artisanat, la musique, la philosophie (Deleuze, Vvitgenstein..etc), l'économie.. Il nous apprend non moins qu'à penser le monde hors du dualisme( nature/culture, extérieur/interieur), et le culte de la rationalité instrumentale en prend du plomb dans l'aile...L'anthropologie comparée de la ligne à laquelle il se consacre est à n'en pas douter une philosophie vivante ; "Marcher avec les Dragons" est une série d'articles dans lesquels ils revient sur les concepts illustrés et développés dans "une brève histoire des lignes", afin de les approfondir et les expliciter. Une fraicheur vivifiante se dégage de ces textes, qui nous donne du souffle pour composer de nouvelles lignes.
Yves Citton : "Qu’est-ce qu’habiter un lieu ? Qu’est-ce que produire quelque chose ? Pourquoi notre monde ne se réduit-il pas à des « réseaux » ? De quelles amputations se paie notre vie technologisée ? Tim Ingold sait surtout traduire ces questions abstraites en des termes immédiatement identifiables pour chacun de nous : qu’est-ce que marcher ? Qu’est-ce qu’une ligne ? Qu’est-ce que le ciel ? Qu’est-ce que scier une planche ou tisser un panier ? (...) une idée apparemment bizarre, fortement dépaysante mais proprement révolutionnaire : nous avons l’habitude de penser que nous occupons des « places » dans un « espace », que nous sommes entourés d’« objets » et que les connaissances « utiles » sont celles qui nous permettent de prendre l’altitude du « surplomb ». Tout cela, qui nous a été inculqué par la modernisation de nos formes de vie collectives, nous a toutefois fait perdre de vue ce dont se trament concrètement nos existences. Pour mieux habiter notre monde, il faut apprendre à redevenir des « itinérants » (wayfarers) et à percevoir notre monde comme constitué de lignes. " -dans cette optique, les migrants incarnent des tisserands du monde à venir...