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Chez Philippe Leuckx, la magie heureuse des mots s'apparente à la dentelle. Dès lors, l'exil est douceur, et non douleur. Ombre et lumière se déclinent à fleur de peau, même si, à la fin, "les pieds sont trop lourds" : trop lourds au seuil de la nuit ? Car la nuit, plus qu'une "lumière nomade", semble révéler au poète des "terres désolées". Dès lors, reviendra-t-il à une "écume qui pointe" ? La lumière transpose, mais elle peut aussi cingler : pour éclairer plus impitoyablement, soit plus lucidement encore que ne le fait, pour lui, la nuit, "les terres désolées" ? En attendant, la lumière va, se pose, balbutie, étire ses impressions, construit une atmosphère davantage de ville que de champs.
Même si "parfois l'âme des blés convoque" l'auteur, lui "intime les mots d'enfance et de grange", le "somme de revenir à plus de densité". Soit à davantage de matière (le blé : le pain) - la lumière étant immatérielle. Mais il nous avait prévenu : "On demeure presque sans voix, le filet d'émotion contenu". (Monique Thomassettie, extraits de la préface)