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Avec ce premier recueil de nouvelles, le jeune auteur canadien John Vigna dresse un portrait bouleversant de la condition humaine dans un monde où la brutalité prend le pas sur la raison et où les mauvaises décisions partent toujours d'une bonne intention. Saisis dans leur rôle de mari, d'amant, de père ou de frère, ses personnages poursuivent sans relâche leur quête d'un bonheur incertain. Doué d'une empathie sans failles pour ces héros du quotidien, John Vigna instille de la beauté et du mystère dans des existences qui pourraient sembler banales ou ordinaires, et il s'impose comme une vraie découverte littéraire.
"Un premier livre très puissant qui transplante le Southern Gothic sur la côte nord-ouest des états-Unis en retraçant l'histoire d'hommes et de femmes hantés par des conjoints disparus ou des relations difficiles. Derrière une forme de bravade, John Vigna saisit les émotions profondes de ses personnages et dévoile le sentiment d'insécurité auxquels ils sont en proie". Publishers Weekly
RECOMMANDÉ PAR CULTURE-CHRONIQUE
En Amérique du Nord un grand écrivain commence sa carrière en publiant des nouvelles. C’est l’étape nécessaire, le moment où le style se forge dans le travail de l’écriture, nouvelle après nouvelle. Depuis des années la collection “Terre d’Amérique” dirigée par Francis Geffard, chez Albin Michel, nous a offert de découvrir de remarquables nouvellistes américains qui ne tardèrent pas à confirmer leur talent en passant au roman. On pense à Richard Lange, Brady Udall, Jon Ramon, Benjamin Percy, Holly Goddard Jones ou encore Dan Chaon.
Cette fois “Terre d’Amérique” accueille le premier recueil de John Vigna qui vient approfondir la ligne éditoriale de la collection. Les hommes et les femmes qui peuplent les nouvelles de l’écrivain canadien n’appartiennent pas à l’Amérique dont on parle, ce sont des gens ordinaires à qui le destin n’a pas accordé les meilleures cartes. Ils vivent au coeur des forêts canadiennes, conduisant des camions, lorgnant les stripteaseuses après le travail, dormant dans des mobile home en suivant les zones de coupe forestières ou encore élevant des chiens de combat. Vigna parvient à créer autour de ses personnages une atmosphère particulière à partir de notations minimalistes qui font insensiblement avancer l’action. La quintessence de cette écriture basée sur l’épure se manifeste particulièrement dans la nouvelle intitulée “Zone de coupe” où en quelques pages magistrales l’écrivain parvient à raconter une destinée.
Si les héros de Vigna cherche un peu de bonheur il faut bien reconnaître que ce dernier ne tient qu’à un fil. L’écrivain peint la condition humaine avec un réalisme qui sait saisir, dans des instantanés plein de beauté et de mystère, la fragilité des liens qui unissent les êtres traversant ces nouvelles.
“Loin de la violence des hommes” révèle un écrivain canadien de grand talent qui parvient à peindre l’âpreté de la vie avec une empathie et un humanisme qui le place dans le sillage d’un Christian Kieffer où d’une Holly Goddard Jones.
Archibald PLOOM (CULTURE-CHRONIQUE.COM)