Jean Bernard, né en 1924, dans la commune de Saint-Sornin (canton du Montet), a entrepris d'écrire " son " patois. Pour lui, chaque famille paysanne véhicule, ses mots, ses expressions, ses tournures de phrases et continue de les utiliser sur les lieux-mêmes, où elle vit et travaille. Pourtant, au gré des déplacements, des variantes phonétiques enrichirent, dès le début du XXe siècle, un langage paysan d'une diversité savoureuse. Les mots et expressions ont pour la plupart une origine rurale ayant trait aux travaux des champs et au quotidien des hommes et des bêtes. Ce patois (ou parler) est issu d'une région d'élevage, d'où les grandes ressemblances que l'on rencontre dans l'ensemble du Bocage bourbonnais.
Jean Chardonnet, né en 1926, à Désertines, commune limitrophe de Montluçon (surnommée " La Biache ") est resté " biachet " pendant vingt-cinq ans, puis a eu l'occasion de passer des décades de sa vie à Moulins et à Vichy, c'est-à-dire à la périphérie du Bocage. Il a pu constater que le parler du Bocage a pénétré ces trois villes - par le mouvement des familles paysannes (qui, à partir du milieu du XIXe, ont fourni l'essentiel de la population citadine). C'est ainsi que faire la lessive, se dit dans le Bocage faire " la bujau " et faire " la bujade " dans la région de Montluçon, ou encore faire " la buye " dans celle de Moulins et " la buja " en Montagne bourbonnaise. Mais on ne peut guère aller au-delà de ces trois villes. Des auteurs ont signalé l'originalité des parlers à la périphérie du Bocage bourbonnais : la région de Cérilly étudiée par Gérard Lagarde et la Forterre par Marcel Bonin. La Sologne bourbonnaise, la Montagne bourbonnaise, la Limagne bourbonnaise et la Combraille bourbonnaise ont été traitées par divers auteurs.
