En cours de chargement...
Du 22 mai 1913 au 6 juin 1914, Rupert Brooke voyage aux Amériques, d'où il fait suivre, pour la Westminster Gazette, une série d'articles-reportages, qui seront publiés à titre posthume, dès 1916, avec la préface de James. Brooke pose sur les lieux, les peuples et les coutumes qui s'offrent à lui un regard pénétrant, tendre, d'où transparaît la fascination exercée par le Nouveau Monde sur un jeune représentant de la Vieille Angleterre.
Ses facultés poétiques trouvent pleinement à s'employer dans les nouveautés du voyage : gratte-ciel de New York, grandes plaines du Canada, chutes du Niagara... Cette imagination échevelée, cette expérience d'une terre neuve, vierge de mythes à peupler, n'empêchent pas le jeune socialiste idéaliste qu'il est, proche des idées des "Fabiens", de s'exercer à saisir les contradictions d'une jeune république pleine de vitalité, d'avenir, mais où déjà le dollar et la division des classes règnent en maîtres.