Les victorieuses - Poche

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"Les Victorieuses" de Laetitia Colombani est un roman féministe d'une puissance rare ; égal à "La Tresse", son précédent roman, lui aussi une pépite. Un tout petit roman lourd de sororité, de féminisme, de courage, de solidarité, de fraternité. Fonctionnant sur une double temporalité, nous faisons la connaissance de Solène, brillante avocate qui du jour au lendemain, fait un burn-out. Laetitia Colombani nous dresse le portrait d'une femme froide, prétentieuse, riche et au-dessus des simples mortels. Une image qui s'effrite au fur et à mesure lorsqu'elle fait du bénévolat au Palais, un refuge pour femmes abandonnées, vivotant dans la misère, la douleur, la solitude et la violence. Solène apprend à connaître ces femmes brisées, démolissant au fur et à mesure ses barrières et retrouvant peu à peu une image plus humaine. Au final, le lecteur s'attache à elle, heureux de cette leçon de morale, certes, tardive, mais nécessaire, mais aussi à ces femmes hors du commun et qui deviennent comme des sœurs.

En parallèle, nous faisons la connaissance de Blanche, dévouée corps et âme pour l'Armée du Salut. Au fil des chapitres, nous suivons son dévouement pour donner naissance au Palais que nous connaissons aujourd'hui ; un établissement pour toutes ces femmes meurtries que la capitale laisse mourir dans ses rues. Blanche est elle aussi très attachante et courageuse, surtout dans ce Paris des années 20 qui laisse peu s'exprimer les femmes. Une héroïne qui pour le coup, a davantage de mérite que Solène, même si au final, toutes les deux ont bien plus en commun qu'elles ne le pensent, dans un passage de relais nécessaire. Pour finir, Laetitia Colombani offre une nouvelle fois à ses lecteurs un tout petit livre concentré d'émotions, dont l'écriture percutante est d'une redoutable efficacité. Une signature qui inscrit Laetitia Colombani comme une grande auteure contemporaine ; à l'instar de Sandrine Collette.

Roman bâti alternativement sur 2 époques pour un seul foyer: le palais de la femme.
1925, Blanche PEYRON achète avec son mari (elle n'a pas le droit de le faire seule!) un vieux bâtiment à l'abandon pour y loger les femmes sans-abri de Paris.
Aujourd'hui, Solène, avocate, après un burn-out entreprend une mission dans ce foyer comme écrivain public et va trouver un sens à sa vie.
Très belle reconnaissance de Blanche PEYRON qui a lutté pour les droits des femmes et qui est tombée dans l'oubli.

Découvrez ma #chronique du dernier roman de Laetitia Colombani - Auteur​ "Les victorieuses" paru le 15 mai dernier aux Editions Grasset et Fasquelle​ : http://www.leslecturesdelily.com/2019/06/les-victorieuses-coup-de-cur-ecrit-par.html#more

Un roman coup de cœur qu'il faut absolument lire !

Extrait :
« Pour être aimée, elle est devenue ce que l'on attendait qu'elle fût. Elle s'est conformée aux désirs des autres en oubliant les siens. En chemin, elle s'est perdue. »