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Les tirailleurs sénégalais ne sont pas nécessairement Sénégalais, ils sont recrutés dans toute l'Afrique
noire aussi bien en Afrique de l'Est qu'en Afrique centrale et occidentale. Le terme "sénégalais" leur est
donné du fait que le premier régiment de tirailleurs a été créé au Sénégal. Ces soldats indigènes, recrutés dans les colonies françaises de l’Afrique subsaharienne, ont participé à toutes les guerres de France.
Baptisés « tirailleurs sénégalais », « troupes indigènes », ou « Force noire », caricaturés en « chair à canon », « honte noire » ou « Y’a bon Banania », leur histoire est faite de gloire, de larmes et de sang. Leur engagement dans le second conflit mondial est sans précédent : il n’est plus improvisé, mais au contraire ambitieux, planifié, préparé et espéré. Les forces de l’Empire sont perçues pour la première fois comme un recours, et l’importance de leur engagement dans la campagne de 1939-1940 illustre ce sentiment.
En 1939, les troupes coloniales représentent 500 000 hommes.
Sur un total de 60 000 militaires français tués pendant l'invasion, un tiers appartiennent à ces troupes coloniales. Les tirailleurs sénégalais couvrent la retraite. Non seulement ils endurent de lourdes pertes mais ils doivent s'attendre à être fusillés en cas de capture par les Allemands, ces derniers les considérant comme des «sous-hommes». Peu de livres ont pourtant été consacrés aux tirailleurs sénégalais.
Pour la première fois, cet ouvrage couvre l’épopée de ces hommes, partis se battre pour une guerre qui n’était pas la leur. En effet, la
défaite de la France en juin 1940 ne signifie pas la fin de l’engagement des tirailleurs dans le conflit. Au contraire, Julien Fargettas nous démontre que les troupes noires ont constitué l’ossature des forces qui ont libéré le territoire métropolitain en 1944 en combattant en Afrique du Nord, au Proche-Orient et en Italie.
L’après guerre des tirailleurs représente également une période douloureuse, faite d’attentes, de frustrations et de violences.
Julien Fargettas n’aborde pas la question par le haut de la hiérarchie militaire et politique. Il colle le
plus possible à ces soldats noirs, cherche à savoir qui ils étaient, de quels pays ils venaient, comment
ils avaient été recrutés, comment ils combattaient, comment ils vivaient, comment ils avaient été tués,
comment ils étaient rentrés chez eux.
Il replace ainsi l’histoire du soldat noir de la Seconde Guerre
mondiale dans son contexte colonial, dans son contexte militaire ainsi que dans le contexte si
particulier de ce conflit.