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1984, Bruxelles est en pleine mutation architecturale.
Dans le quartier où des filles s'exposent en vitrine, Antoine Daillez vient d'hériter de L'Alexandrie, lieu de plaisirs dont les pintes de bière ne sont pas seules responsables. Mais drames et incidents se multiplient autour de ce bar qui semble susciter bien des convoitises. La vieille Mémé Tartine, locataire si gentille avec les travailleuses du quartier, est retrouvée assassinée. Des skinheads aux ordres d'un parti d'extrême droite flamand s'attaquent à l'établissement, à sa patronne et à l'une des filles. La sauvegarde de la morale n'est certainement pas leur motivation. Pas plus que la protection offerte par Monaco, le caïd du quartier, ne doit avoir pour but la défense du petit commerce... Pour essayer de comprendre, Antoine doit fouiller la jeunesse de son grand-père, aidé par Martial Chaidron, inspecteur de la brigade des mœurs, et Piotr Bogdanovitch, historien de son état. Les secrets découverts datent du temps de l'Occupation, quand se jouait un jeu trouble, dont l'un des acteurs n'était pourtant qu'un homme ordinaire, avec ses raisons, ses faiblesses, ses failles - pas forcément politiques. Les Sirènes d'Alexandrie s'inscrivent dans la meilleure tradition du roman noir. Celle qui sait dire, avec son lot de violence et d'amour, un destin personnel sur fond social urbain où misères et espoirs, qu'ils soient communs ou individuels, sont bien souvent balayés par le vent de l'Histoire.
Dans les quartiers chauds de Bruxelles
Bruxelles, 1984. La ville entreprend de grands travaux pour rénover ses quartiers nord, lieux de débauche où les filles s'exposent derrière les vitrines et où pullulent les bars mal famés. C'est dans ce contexte qu'Antoine Daillez hérite de son grand-père un de ces bars à filles, l'Alexandrie. Grosse surprise pour le jeune journaliste qui n'imaginait pas un seul instant son riche aïeul propriétaire d'un tel endroit. Quoi qu'il en soit, Antoine a d'autres chats à fouetter, en l'occurrence il doit couvrir un suicide sur les voies ferrées pour son journal. Mais l'Alexandrie va très vite le rappeler à son bon souvenir. Gudule, la gérante, est attaquée par une bande de skinheads, à la recherche de certains documents et la suicidée des rails n'était autre que Mémé Tartine, la locataire de l'appartement au-dessus du bar. Cette protectrice des prostituées du quartier ne s'est d'ailleurs pas suicidée, on l'a assassinée. Force est de constater que le grand-père avait bien des secrets...
Ce qui commence comme un banal roman noir se transforme, sous la plume de François WEERTS, en une palpitante plongée dans l'histoire de la Belgique. On y découvre que le plat pays n'a rien à envier à la France en ce qui concerne la deuxième guerre mondiale. L'occupation allemande a été accueillie par certains comme une chance de créer un état flamand indépendant et leurs agissements ont été à la hauteur de cette ambition: collaboration, spoliation des biens juifs, dénonciations et organisations des convois en partance pour les camps de la mort. C'est tout cela que va découvrir Antoine en enquêtant sur son grand-père. Difficile pour lui de faire le lien entre ces faits et l'homme qu'il connaissait, un brillant homme d'affaires qui ne se mêlait pas de politique et ne semblait pas être nationaliste. Alors, il fouille, il creuse pour tenter de laver la honte que soudain il ressent. De rebondissements en surprises, de secrets bien gardés en règlements de compte, le journaliste fera la lumière sur cette étrange histoire de famille liée à la grande histoire.
Une belle écriture, un personnage attachant qui se raconte avec humour malgré ses mésaventures font de ce roman un moment de lecture à la fois divertissant et instructif. Seul bémol: une histoire d'amour prévisible et insipide entre Antoine et une des pensionnaires de son bar à filles dont l'auteur aurait pu se dispenser...Mais il s'agit d'un premier roman alors on lui pardonne cette faute de goût.