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S'il a été beaucoup écrit sur le cardinal de Richelieu, son père, François du Plessis, grand prévôt de France et prévôt de l'hôtel, est loin d'avoir eu pareil honneur. Sa personnalité a disparu dans l'Histoire devant celle de son fils dont le silence voulu pour la mémoire paternelle n'y a pas peu contribué. Elle méritait mieux cependant, car avec lui, nous voyons par avance vivre son fils : même origine de leur faveur par une reine, et dans des circonstances identiques, même lutte contre des éléments hostiles, même caractère de fierté indépendante, d'énergie patiente, d'inflexible et farouche dureté, de loyalisme rigoureux et intransigeant fermé à la pitié même pour eux.
Avant le cardinal Richelieu, son père le grand prévôt de France a vu son nom voué aux fureurs populaires, et si la postérité ne l'a pas retenu lui aussi pour les confondre dans une même exécration sentimentale aveugle, c'est parce qu'il était abrité, dans son rôle plus passif, derrière des personnalités qui suffisaient à sa faim.