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De la Morphologie du conte (1928, traduction française 1970) aux Racines historiques (1946), son oeuvre maîtresse, Vladimir Propp n'a cessé de chercher la réponse à la question : " Comment expliquer l'existence de contes semblables sur la princesse grenouille en Russie, en Allemagne, en France, chez les Indiens d'Amérique du Nord et en Nouvelle-Zélande, alors qu'on ne peut démontrer l'existence de relations entre tous ces peuples " ? Propp ne croit pas à la migration à partir d'un foyer unique.
Il ne croit pas davantage à l'existence d'un symbolisme général, actif dans toutes les cultures et dont on pourrait traduire et classer le lexique. Il refuse enfin la psychanalyse. Alors ? Comme le montrent Daniel Fabre et Jean-Claude Schmitt dans leur préface, Vladimir Propp construit son propre objet, par intuitions, par tâtonnements, par progressions. Le conte merveilleux forme un tout, un ensemble indissociable.
Chaque récit n'est qu'une variation sur la mélodie de base. Le chercheur ne doit donc jamais s'enfermer dans l'étude d'un type, mais brasser toute cette matière dont l'homogénéité, formelle et sémantique, est démontrée. Une fois tracés les contours de l'objet, il est possible d'interroger son contenu, d'en penser l'origine : d'où viennent la forêt mystérieuse, la grande maison, l'épouse magique et la flûte enchantée dont tous les contes sont pleins ?