Les paysans de Gâtine poitevine au XVIIIe siècle

Pour l'homme venu de la Plaine et de la ville, la Gâtine apparaît comme un monde différent, "totalement disparate avec la plaine", par l'omniprésence de la haie, de l'herbe, de l'arbre, du chemin creux, du ruisseau, des fermes et hameaux dispersés. L' homme de gâtine, lui aussi, serait différent de celui de la Plaine, si l'on suit le préfet Dupin : "sa taille médiocre..., sa tête grosse et ronde, son teint pâle, ses cheveux noirs, ses yeux petits...".
Tous ces indicateurs, qu'il importe d'analyser avec beaucoup de prudence, font de la Gâtine un "pays ou du moins un" ensemble de terroirs pourvus de plusieurs facteurs d'unité. selon la formule de Pierre Goubert. On touche ici à la réalité profonde de cette France rurale. Cet ouvrage se veut celui de tous les ruraux de Gâtine, de ces paysans et artisans inconnus de la grande histoire, de tous ces anonymes, métayers, bordiers, journaliers, tisserands, ballottés de métairie en métairie au gré des mauvaises récoltes et des épidémies.