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«... De l'autre côté, là où je me tiens, et d'où je prends la photo, on ne voit rien d'eux non plus. Et sur le cliché lui-même, pas davantage. Ce n'est pas le suaire de Turin, nulle image en négatif. Une nappe blanche seulement, parfaitement géométrique, bien droite, verticale, bien tendue. Que font-ils ? Font-ils ce qu'on fait tous sous les tables lors des repas de famille comme si on était sous un drap ? Les pieds s'entremêlent-ils ? Les jambes ? Des mains caressent-elles des cuisses ? Voire même le sexe de la cousine, du voisin, de la belle-mère, du frère ? Non, chacun d'eux est naïvement lui-même, dans le sourire aveugle et sage qu'il adresse au photographe dont il devine les gestes derrière la nappe, dont il entend les clics, les déclics successifs du reflex - «c'est le miroir qui fait du bruit» dit-on aux petits - provoqués par son index sur le déclencheur de l'appareil...»