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En voyage professionnel au Brésil, Samuel meurt subitement dans le taxi qui le conduit à l'aéroport où il devait prendre l'avion pour Paris et retrouver sa compagne. A travers le récit de cette dernière, le lecteur est confronté à la poignante épreuve de la perte d'un être cher, depuis le coup de téléphone fortuit qui fait basculer la vie, jusqu'à la lente reconstruction de soi pour redevenir " le plus vivante possible".
Ainsi prostrée dans la douleur, comme absente d'elle-même, la narratrice tente, sans démonstration excessive, mais comme une dernière tentative pour cerner l'inacceptable, d'approcher le corps dans sa composition anatomique et organique. Dans une langue d'une bouleversante sobriété, Lise Benincà raconte le retour à l'existence et au sentiment rassurant de faire partie d'un mouvement où les oiseaux partent en hiver et reviennent toujours au printemps.
Expérience de la perte
Qu'est-ce qui se joue ? Qu'est-ce qui s'installe au moment de la perte la plus soudaine et la plus brutale ? Comment mon corps, ma tête réagie, qu'est-ce qui se passe à fleur de peau ou dans ces passages de l'intérieur à l'extérieur et inversement ? "L'épaisseur de la barrière qui entoure le corps varie d'un demi-millimètre sur les paupières à quatre millimetres sur les talons". L'héroine du livre encaisse le deuil absurde et brutal de son compagnon et poursuit la traduction d'un dictionnaire de physiologie qui va nourrir aussi ses impressions, son ressentiment jusqu' à trouver dans la combinaison de mots entendus par hasard quelque chose qui va la conduire vers le début d'une autre histoire. Même si le livre souffre enormement d'écarts et de choses très inégales, il y a quelque chose de sensible et d'assez intelligent, une intention assez originale, quelques trouvailles dans ce texte court hélas pas assez abouti mais qui touche à des choses essentielles que le deuil amène...