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Friedrich Nietzsche, dans Par-delà le bien et le mal, allait reconnaître en Stendhal "le dernier grand psychologue de la France". On ne s'étonnera donc pas que celui-ci, en qualité de romancier, ait accordé toute son attention à ce qu'on dénommera ici les noeuds romanesques : tout à la fois mise en scène de panorama social, mystère de positionnement mutuel des personnages de roman et, au total, facteurs même de développement et de dynamisme des intrigues romanesques.
Dans ce contexte, les concepts d'empathie et de manipulation iront bien entendu jouer tout leur rôle, les relations intersubjectives comprenant, à des degrés divers, efforts d'empathie et démarches de manipulation. Autrement dit, s'agira-t-il, pour certains personnages, de se mettre à la place, de s'identifier à autrui pour le comprendre et pour, le cas échéant, le manipuler. Mais le concept d'empathie ne serait pas lui-même dépourvu d'ambiguïté.
Elément cognitif, dans certains cas, pourtant, il précède une phase affective ou émotionnelle. Et un partage d'émotion aurait alors des gradations possibles, de la sympathie jusqu'à l'acmé. De ce double niveau sortiraient d'éventuelles dérivations, telles les qualités d'altruisme. A l'inverse, un partage d'émotion fondé sur la souffrance serait apte à provoquer chez certains personnages des romans un plaisir pervers.
Tel pourrait être l'univers issu de ces concepts, à l'extrême entraînant à l'établissement de types idéaux, ceux de l'empathiste et du manipulateur. De tous les cas de figure, l'oeuvre stendhalienne fournit des exemples, l'Amour et le Pouvoir-Influence figurant les domaines phares de la sémiotique stendhalienne.