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Entre 1830 et 1860, la haute vallée du Mississippi et la vallée de la rivière Saint-Pierre sont le théâtre d'une transition rapide : jusqu'alors terre de rencontres coloniales entre indiens Dakotas et Ojibwas et trappeurs canadiens ou britanniques autour du commerce de la fourrure, la région se transforme en une véritable colonie de peuplement des Etats-Unis : Anglo-américains, Irlandais et Allemands s'installent en masse, un Territoire puis un Etat sont créés.
Les Dakotas, eux, sont relégués dans une étroite réserve. Au fil de ces transformations, l'Eglise catholique va tenter de s'imposer et de structurer autour d'elle cette société nouvelle en construction. Elle va d'abord développer des missions auprès des trafiquants de fourrure, des colons canadiens et des Dakotas qu'elle veut évangéliser. Puis elle s'attachera à organiser un diocèse, adossé à l'organisation territoriale proposée par les Etats-Unis et au sein duquel elle s'efforcera de gérer l'extraordinaire variété des dizaines de milliers de colons catholiques qui y résident.
Cette Eglise présente la particularité d'être en grande majorité française, issue du vaste mouvement missionnaire qui saisit alors l'Europe : prêtres, frères et soeurs français se dirigent en nombre vers le Minnesota, en espérant y participer à une grande oeuvre d'édification. Les résultats seront pourtant rarement à la hauteur de leurs attentes. Le récit de cette expérience permet d'observer, dans un moment de transition entre deux modèles de colonisation inhérent à l'installation de l'Etat-nation américain, une tentative de construction catholique institutionnelle, entre invention d'un espace religieux nouveau et expérience humaine forte entre missionnaires et "missionnés".
Il est l'occasion de croiser de manière inédite deux champs historiographiques, celui des missions catholiques et celui de l'histoire de l'Ouest américain au XIXe siècle.