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En France, au cours de la première moitié de la IIIe République (1870-1914), les médecins se sont trouvé une vocation soudaine à conduire des carrières politiques à la Chambre des députés et au Sénat. Ils représentent, sur cette période, la cinquième catégorie sociale des législateurs au Palais-Bourbon après les avocats, les propriétaires, les chefs d'industrie et les agriculteurs. A quoi tend cet engagement médical, dans cette période précise de l'Histoire ? Quelle est la typologie de ce groupe social identitaire politique quand on sait qu'au même moment va se jouer le droit de la santé publique par l'émergence massive des lois sanitaires et l'institutionnalisation des organisations prophylactiques d'hygiène collective au Parlement ? Presque la moitié de ces médecins-législateurs sont membres des comités locaux ou départementaux d'hygiène et de salubrité publiques justement.
Quelle coïncidence troublante ! Seront-ils porteurs de «l'hygiénisation» de la société à la fin du XIXe siècle alors que la France est un pays retardataire en matière de juridiction sanitaire comparée aux autres pays européens et que Pasteur a découvert précédemment la microbiologie ? Ces hommes du milieu médical composent-ils un clan hygiéniste au Parlement ?