Les maîtres de l'histoire (1815-1850). Augustin Thierry, Mignet, Guizot, Thiers, Michelet, Edgar Quinet

Après la Révolution française, une nouvelle société, issue des transformations politiques profondes intervenues en Europe, héritière de la philosophie du XVIIe siècle, se constitue peu à peu, marquée par les conquêtes progressives de la bourgeoisie, par la création de l'industrie moderne, par l'ouverture des marchés mondiaux. Les historiens traditionnels décrivaient surtout la vie politique de leur pays ou du passé, ils relataient les faits et gestes des souverains, leurs motivations immédiates ou profondes, les luttes de clans ou de dynasties, les guerres.
Avec le changement de société, l'histoire change d'objet et de méthode. Dès la Restauration, les grands historiens français : Thierry, Mignet, Guizot, Michelet, Quinet, Thiers, influencés par les courants de pensée nouveaux, le saint-simonisme, le romantisme, s'intéressent au-delà des événements et des personnes, à l'enchaînement logique des faits, à leur évolution propre, aux structures et aux luttes de classes, à l'histoire économique et sociale.
Une nouvelle historiographie est née, essentiellement bourgeoise, qui raconte l'histoire comme une épopée celle d'une société en marche, vers un avenir encore incertain, mais que la plupart envisagent avec optimisme. L'auteur a suivi, au long des oeuvres majeures, les nuances de la pensée, la fermeté des convictions, les variations de la méthode, la force de l'érudition chez ces grands Maîtres français de l'histoire.