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A la publication du Métronome de Lorànt Deutsch, les médias saluent unanimement le travail d'un passionné d'histoire sachant se mettre au niveau du public. Pourtant, son approche fait l'apologie de la monarchie, évoque avec nostalgie un passé fantasmé et réduit les révolutions à des instants de terrorisme sanglant. Les travaux de Lorànt Deutsch participent au retour en force de récits orientés, portés, notamment, par des conseillers politiques comme Patrick Buisson (ancien directeur de Minute, directeur de la chaire Histoire) qui a travaillé à la publication du Paris de Céline avec le comédien, mais aussi par des personnalités médiatiques comme Franck Ferrand, Eric Zemmour ou Michel Onfray.
Les auteurs s'inquiètent ici du réveil de cette histoire nationale dont Lorànt Deutsch est le poste avancé. Nationale, car il n'y est question que de la France au sens le plus étroit du terme. Nationale, car l'histoire n'y est envisagée que comme un support au patriotisme le plus rétrograde. Alors que les sciences historiques ne cessent de s'ouvrir à des horizons plus larges, cet essai tire la sonnette d'alarme contre les replis identitaires diffusés par ces historiens de garde ", en analyse les causes lointaines et propose de multiplier les initiatives en vue de rendre plus accessibles à tous des études historiques de qualité.
Les historiens de garde
En 2009 est publié « Le Métronome » de Lorànt Deutsch, celui-ci rencontre un succès aussi bien commercial que médiatique. Tout le monde salue alors le travail de vulgarisation d’un passionné d’histoire.
Pourtant, le livre de l’acteur révèle de nombreuses erreurs et des déformations des faits. Là où il aurait pu s’agir que de méprises, on s’aperçoit rapidement que celles-ci servent une idéologie. Ce sont ces mensonges volontaires que les trois auteurs des « Historiens de garde » analysent et démontent un à un avec des preuves à l’appui.
Seulement, comme le montre le livre, le « Métronome » n’est pas un cas à part. Les thèmes avancés par Lorànt Deutsch sont repris par des journalistes (Eric Zemmour, Stéphane Bern, Jean Sevilla), des hommes politiques (Patrick Buisson qui a écrit avec Lorànt Deutsch le « Paris de Céline ») et des historiens (Franck Ferrand, Dimitri Casali, Max Gallo). Tous défendent une vision de l’histoire stéréotypée aux valeurs nationalistes.
Ceux-ci se présentent comme des historiens hors système, mais étrangement, ils disposent d’une grande influence et d’une grande visibilité auprès des médias et des pouvoirs publics. C’est donc logiquement qu’ils s’opposent aux programmes scolaires. Ils veulent une histoire uniquement centrée sur la France et s’opposent donc au programme scolaire dans lesquels les histoires de l’Afrique, de l’Inde et de l’Asie sont abordées.
Ainsi, comme l’explique le livre, les « historiens de garde » souhaitent le retour du « roman national ». D’après ses défenseurs, ce dernier est un moyen pour résoudre la « crise profonde dans laquelle se trouve la France », « il faut revenir à une identité figée justifiée par une histoire figée. »
Les trois auteurs de l’ouvrage s’opposent à cette vision de l’histoire. Ils exposent la situation au public et ouvrent le débat.