Les heures silencieuses

Par : Gaëlle Josse

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  • Nombre de pages88
  • PrésentationBroché
  • FormatPoche
  • Poids0.056 kg
  • Dimensions10,9 cm × 17,8 cm × 0,5 cm
  • ISBN978-2-290-03901-4
  • EAN9782290039014
  • Date de parution14/03/2012
  • CollectionJ'ai lu
  • ÉditeurJ'ai lu

Résumé

Delft, novembre 1667. Magdalena Van Beyeren se confie à son journal intime. Mariée très jeune, elle a dû renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, administrateur de la Compagnie des Indes orientales. Là n'est pas la place d'une femme... L'évocation de son enfance, de sa vie d'épouse et de mère va lui permettre l'aveu d'un lourd secret et de ses désirs interdits. Inspiré par un tableau d'Emmanuel De Witte, ce premier roman lumineux, coup de coeur des lecteurs et de la presse, dessine le beau portrait d'une femme droite et courageuse dans le peu d'espace qui lui est accordé.
Delft, novembre 1667. Magdalena Van Beyeren se confie à son journal intime. Mariée très jeune, elle a dû renoncer à ses rêves d'aventure sur les bateaux de son père, administrateur de la Compagnie des Indes orientales. Là n'est pas la place d'une femme... L'évocation de son enfance, de sa vie d'épouse et de mère va lui permettre l'aveu d'un lourd secret et de ses désirs interdits. Inspiré par un tableau d'Emmanuel De Witte, ce premier roman lumineux, coup de coeur des lecteurs et de la presse, dessine le beau portrait d'une femme droite et courageuse dans le peu d'espace qui lui est accordé.

Avis des lecteurs
Commentaires laissés par nos lecteurs

3.7/5
sur 9 notes dont 2 avis lecteurs
Quand un tableau prend vie...
Tandis que les autres épouses des notables de Delft s’enorgueillissent de leurs portraits peints à la nouvelle manière de Vermeer - qui, balance en main devant ses bijoux, qui, écrivant une lettre dans son intérieur bourgeois -, Magdalena choisit, elle, le peintre De Witte, pour se faire représenter de dos, jouant de l’épinette dans l’intimité de sa chambre, ouverte sur l’enfilade des autres pièces de sa calme demeure. Saisissant l’invite que nous adresse ce tableau, Gaëlle Josse nous entraîne à la rencontre de cette femme, dans le secret de son existence ordonnée de digne maîtresse de maison, comme il sied, en ce XVIIe siècle, à l’épouse de l’administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Malgré les capacités dont elle fait preuve très tôt aux côtés de son père dans l’administration de ses affaires, Magdalena n’est que la fille aînée d’une riche famille d’armateurs sans héritier mâle. C’est donc à son mari, Pieter van Beyeren, que revient la charge paternelle à la tête de la compagnie maritime, pendant que Magdalena se retrouve bien vite absorbée, au fil de ses couches successives, par la gestion domestique du foyer. A cette époque, quand ce n’est pas la mère qui meurt en couches, il faut bien des naissances pour que la mortalité infantile laisse, rescapé de la douleur, quelque concret espoir de descendance. Bienheureuse Magdalena, qui, aujourd’hui, après tant d’épreuves et de deuils, en est à s’inquiéter du mariage de ses aînées et de l’éducation de ses trois autres enfants survivants, quand sa malheureuse sœur Judith connaît l’infortune d’être bréhaigne. Pourtant, à trente-six ans, après un ultime enfant mort-né qui a bien failli l’emporter dans la mort, il lui faut se plier au choix de son mari de cesser entre eux tout commerce conjugal, au nom d’une prévenance qui ne coûtera sans doute à cet homme que le prix de quelque courtisane, pour le raisonnable avantage de ne pas risquer de perdre une mère pour ses enfants et une conseillère précieuse pour ses affaires. Pas plus qu’enfant Magdalena n’a jamais soufflé mot du terrible drame dont elle fut témoin et qui la ronge encore dans ses cauchemars, rappelant au passage combien incertaine et dangereuse la vie demeure, même au sein de ces habitations cossues, cette femme mûre avant l’âge n’a l’habitude, ni de s’épancher, ni de s’apitoyer sur son sort. C’est donc sur un ton égal et mesuré, en une parenthèse brièvement ouverte dans une existence affairée qui se hâtera de la rappeler à elle, qu’elle confie à quelques feuilles de papier que personne ne parcourra jamais, afin, écrit-elle, « de mettre de l’ordre dans mon cœur, et un peu de paix dans mon âme », les peines et les joies qui, en toute discrétion, ont jalonné sa vie de femme toujours maîtresse d’elle-même. Dans son dévouement aux siens et à la marche de sa maison, dans sa loyauté à un époux qui l’estime et la respecte avec la même équanimité un peu distante, enfin dans sa circonspection vis-à-vis de l’agitation du monde et des coups du sort de la fortune - un navire étant si vite perdu ou une cargaison si facilement gâtée, la peste ou le simple fait d’enfanter vous fauchant avec une telle facilité -, transparaissent les inquiétudes d’une femme consciente que son existence bourgeoise ne la garantit nullement de la fragilité de la vie, et que le bien-être de sa famille, tout comme l’avenir de ses enfants, nécessitent un investissement de tous les instants. Ce premier roman de Gaëlle Josse révèle déjà une plume pleine de musicalité, de finesse et de sensibilité, capable de rendre vie en très peu de pages, à partir d’un tableau qui a traversé les siècles et sans aucun doute d’une certaine imprégnation de ce que l’on connaît du XVIIe siècle néerlandais, à une femme criante de vérité dans la moindre facette de sa personnalité, de ses émotions, de son expression écrite et de son contexte historique. Une narration passionnante, pour tous les amoureux de la peinture, de l’histoire, mais aussi, tout simplement, des textes inspirés et bien écrits, auxquels cette auteur nous a désormais accoutumés. Et une lecture qui, par hasard, entre tout à fait en résonance avec une autre ces derniers jours : Un regard bleu de Lenka Hornakova-Civade.
Tandis que les autres épouses des notables de Delft s’enorgueillissent de leurs portraits peints à la nouvelle manière de Vermeer - qui, balance en main devant ses bijoux, qui, écrivant une lettre dans son intérieur bourgeois -, Magdalena choisit, elle, le peintre De Witte, pour se faire représenter de dos, jouant de l’épinette dans l’intimité de sa chambre, ouverte sur l’enfilade des autres pièces de sa calme demeure. Saisissant l’invite que nous adresse ce tableau, Gaëlle Josse nous entraîne à la rencontre de cette femme, dans le secret de son existence ordonnée de digne maîtresse de maison, comme il sied, en ce XVIIe siècle, à l’épouse de l’administrateur de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales. Malgré les capacités dont elle fait preuve très tôt aux côtés de son père dans l’administration de ses affaires, Magdalena n’est que la fille aînée d’une riche famille d’armateurs sans héritier mâle. C’est donc à son mari, Pieter van Beyeren, que revient la charge paternelle à la tête de la compagnie maritime, pendant que Magdalena se retrouve bien vite absorbée, au fil de ses couches successives, par la gestion domestique du foyer. A cette époque, quand ce n’est pas la mère qui meurt en couches, il faut bien des naissances pour que la mortalité infantile laisse, rescapé de la douleur, quelque concret espoir de descendance. Bienheureuse Magdalena, qui, aujourd’hui, après tant d’épreuves et de deuils, en est à s’inquiéter du mariage de ses aînées et de l’éducation de ses trois autres enfants survivants, quand sa malheureuse sœur Judith connaît l’infortune d’être bréhaigne. Pourtant, à trente-six ans, après un ultime enfant mort-né qui a bien failli l’emporter dans la mort, il lui faut se plier au choix de son mari de cesser entre eux tout commerce conjugal, au nom d’une prévenance qui ne coûtera sans doute à cet homme que le prix de quelque courtisane, pour le raisonnable avantage de ne pas risquer de perdre une mère pour ses enfants et une conseillère précieuse pour ses affaires. Pas plus qu’enfant Magdalena n’a jamais soufflé mot du terrible drame dont elle fut témoin et qui la ronge encore dans ses cauchemars, rappelant au passage combien incertaine et dangereuse la vie demeure, même au sein de ces habitations cossues, cette femme mûre avant l’âge n’a l’habitude, ni de s’épancher, ni de s’apitoyer sur son sort. C’est donc sur un ton égal et mesuré, en une parenthèse brièvement ouverte dans une existence affairée qui se hâtera de la rappeler à elle, qu’elle confie à quelques feuilles de papier que personne ne parcourra jamais, afin, écrit-elle, « de mettre de l’ordre dans mon cœur, et un peu de paix dans mon âme », les peines et les joies qui, en toute discrétion, ont jalonné sa vie de femme toujours maîtresse d’elle-même. Dans son dévouement aux siens et à la marche de sa maison, dans sa loyauté à un époux qui l’estime et la respecte avec la même équanimité un peu distante, enfin dans sa circonspection vis-à-vis de l’agitation du monde et des coups du sort de la fortune - un navire étant si vite perdu ou une cargaison si facilement gâtée, la peste ou le simple fait d’enfanter vous fauchant avec une telle facilité -, transparaissent les inquiétudes d’une femme consciente que son existence bourgeoise ne la garantit nullement de la fragilité de la vie, et que le bien-être de sa famille, tout comme l’avenir de ses enfants, nécessitent un investissement de tous les instants. Ce premier roman de Gaëlle Josse révèle déjà une plume pleine de musicalité, de finesse et de sensibilité, capable de rendre vie en très peu de pages, à partir d’un tableau qui a traversé les siècles et sans aucun doute d’une certaine imprégnation de ce que l’on connaît du XVIIe siècle néerlandais, à une femme criante de vérité dans la moindre facette de sa personnalité, de ses émotions, de son expression écrite et de son contexte historique. Une narration passionnante, pour tous les amoureux de la peinture, de l’histoire, mais aussi, tout simplement, des textes inspirés et bien écrits, auxquels cette auteur nous a désormais accoutumés. Et une lecture qui, par hasard, entre tout à fait en résonance avec une autre ces derniers jours : Un regard bleu de Lenka Hornakova-Civade.
Un petit bijou !
Ce très court roman lumineux a été écrit à partir d'un tableau d'Emmanuel de Witte, montrant une femme jouant de l'épinette, de dos, dans son intérieur. A partir de cette image assez banale, l'auteure a brodé ce récit très touchant et plein de sensibilité sur une vie de femme qui étouffe dans son carcan. Elle esquisse ses souvenirs et ses rêves de manière discrète, comme si elle ne voulait pas déranger mais on sent chez elle des envies de grands espaces et d'aventure. Le style de Gaëlle Josse est exquis, d'une très grande finesse. Elle choisit avec soin ses mots et l'on aurait envie de lire ce texte à voix haute comme un petit bijou, un hymne à la beauté de la langue. J'ai beaucoup aimé et envie de découvrir d'autres livres de cette auteure.
Ce très court roman lumineux a été écrit à partir d'un tableau d'Emmanuel de Witte, montrant une femme jouant de l'épinette, de dos, dans son intérieur. A partir de cette image assez banale, l'auteure a brodé ce récit très touchant et plein de sensibilité sur une vie de femme qui étouffe dans son carcan. Elle esquisse ses souvenirs et ses rêves de manière discrète, comme si elle ne voulait pas déranger mais on sent chez elle des envies de grands espaces et d'aventure. Le style de Gaëlle Josse est exquis, d'une très grande finesse. Elle choisit avec soin ses mots et l'on aurait envie de lire ce texte à voix haute comme un petit bijou, un hymne à la beauté de la langue. J'ai beaucoup aimé et envie de découvrir d'autres livres de cette auteure.
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