Les Français ont un rapport très ambivalent à la guerre. Historiquement il faut certainement en chercher la raison dans les circonvolutions de la nation française lors de la période révolutionnaire. On passe rapidement de la “Déclaration de paix du monde” du 22 mai 1790, vision généreusement pacifique de l’avenir de l’humanité, à la déclaration de la guerre totale et révolutionnaire au nom de la liberté le 15 décembre 1792. Les révolutionnaires français passèrent de l’idéalisme à une vision beaucoup plus pragmatique de la guerre seulement en quelques mois. Pourtant
cette ambivalence a demeuré depuis, les français parviennent à se poser comme les premiers défenseurs de la paix tout en s’engageant sans hésiter dans des conflits armés : guerre de 1870, conquêtes coloniales, décolonisations, guerres mondiales. L’armée française est devenue une habituée des opérations extérieures (OPEX) depuis plusieurs décennies.
L’ouvrage de François Cochet “Les Français en guerres” revient avec beaucoup d’acuité sur un siècle et demi d’évolution dans le domaine militaire qui pourrait se résumer en une formule : “ Les français n’aiment pas la guerre, mais ils la font souvent.” Où l’on voit la notion de bataille - qui comme le théatre classique respecte une unité de lieu, de temps et d’action - encore valide en 1870 se diluer dans la guerre moderne où le combat devient quotidien et peut durer plusieurs semaines où plusieurs mois.
La troisième partie du livre de François Cochet est particulièrement intéressante car l’historien se place au niveau des combattants, des hommes du terrain où l’on se bat, souffre et meurt. Il pointe que si les hantises des combattants engagés au feu restent les mêmes depuis l’Antiquité, les modalités des engagements ont évolué dans des proportions gigantesques depuis la guerre de 1870, en lien avec la technologie des armes et leur létalité mais aussi en fonction des moyens d’appuis dont disposent désormais un soldat en action sur le terrain.
“Les Français en guerres” permettra aux lecteurs, passionnés par les évolutions des conflits dans lesquels l’armée française est impliquée depuis des décennies, de se faire une opinion. Nourri des recherches les plus récentes et de sources inédites l’ouvrage est passionnant de bout en bout.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Les Français ont un rapport très ambivalent à la guerre. Historiquement il faut certainement en chercher la raison dans les circonvolutions de la nation française lors de la période révolutionnaire. On passe rapidement de la “Déclaration de paix du monde” du 22 mai 1790, vision généreusement pacifique de l’avenir de l’humanité, à la déclaration de la guerre totale et révolutionnaire au nom de la liberté le 15 décembre 1792. Les révolutionnaires français passèrent de l’idéalisme à une vision beaucoup plus pragmatique de la guerre seulement en quelques mois. Pourtant cette ambivalence a demeuré depuis, les français parviennent à se poser comme les premiers défenseurs de la paix tout en s’engageant sans hésiter dans des conflits armés : guerre de 1870, conquêtes coloniales, décolonisations, guerres mondiales. L’armée française est devenue une habituée des opérations extérieures (OPEX) depuis plusieurs décennies.
L’ouvrage de François Cochet “Les Français en guerres” revient avec beaucoup d’acuité sur un siècle et demi d’évolution dans le domaine militaire qui pourrait se résumer en une formule : “ Les français n’aiment pas la guerre, mais ils la font souvent.” Où l’on voit la notion de bataille - qui comme le théatre classique respecte une unité de lieu, de temps et d’action - encore valide en 1870 se diluer dans la guerre moderne où le combat devient quotidien et peut durer plusieurs semaines où plusieurs mois.
La troisième partie du livre de François Cochet est particulièrement intéressante car l’historien se place au niveau des combattants, des hommes du terrain où l’on se bat, souffre et meurt. Il pointe que si les hantises des combattants engagés au feu restent les mêmes depuis l’Antiquité, les modalités des engagements ont évolué dans des proportions gigantesques depuis la guerre de 1870, en lien avec la technologie des armes et leur létalité mais aussi en fonction des moyens d’appuis dont disposent désormais un soldat en action sur le terrain.
“Les Français en guerres” permettra aux lecteurs, passionnés par les évolutions des conflits dans lesquels l’armée française est impliquée depuis des décennies, de se faire une opinion. Nourri des recherches les plus récentes et de sources inédites l’ouvrage est passionnant de bout en bout.
Hugues DE SINGLY (CULTURE-CHRONIQUE.COM)