Commencer la lecture d'un livre de près de mille pages, c'est comme entreprendre un long voyage. C'est pour certains rebutant et pour d'autres excitant. Il ne faut pas être pressé, il faut prendre le temps. Commencer une telle lecture, c'est comme s'immerger dans un monde parallèle. Celui que nous propose Alessandro Mari dans "les folles espérances" prend naissance en Italie dans les années 1830. Le lecteur fait doucement connaissance avec des personnages très étonnants.
Le premier est Colombino, un jeune livreur de fumier, il vit au presbytère sous la protection du bon
curé Don Santé. Il connait ses premiers émois avec la jolie Vittorina et rêve de devenir son mari. La mort soudaine de son protecteur va radicalement bouleverser ses plans. Une seule solution s'offre à lui, rencontrer le pape. Sa naïveté, son innocence et sa bonté sont si touchantes que le retrouver au fil des pages est un vrai bonheur.
Le second est Lisander, un peintre impertinent qui découvre la daguerréotypie et le calotype et n'aura de cesse de mettre son art au service de ces nouveaux procédés photographiques . Il n'en reste pas moins un homme amoureux d'une jeune prostituée et essaie inlassablement de la sortir de sa condition.
Vient ensuite, la belle Leda. Elle quitte son couvent pour rejoindre Lorenzo. Désemparée en apprenant sa mort, elle se laisse persuadée de devenir espionne. Mais en a t-elle le choix? Et enfin le dernier protagoniste n'est autre que ce personnage historique Guiseppe Garibaldi. Chassé de l'Italie pour avoir participé à des mouvements révolutionnaires, il rejoint l'Amérique du sud pour y continuer le combat et lutter avec le peuple brésilien. Il rencontrera sa belle Aninha et ensemble vivront les histoires les plus folles qui les ramèneront irrésistiblement vers la terre natale de Garibaldi.
Quel lien unit ces quatre personnages? A priori, aucun. Hormis celui d'être plus ou moins condamné à l'exil , au bout du monde ou dans son propre pays. La toile de fond est l'Italie, celle du début du 19ème siècle, une Italie dans la tourmente. Alessandro Mari nous dépeint une fresque magnifique dans laquelle les rêves les plus simples et personnels ont autant d'importance que les plus politiques et révolutionnaires. Les destins des uns et des autres ne sont pas forcément liés, d'ailleurs leurs rencontres ne sont que furtives et fortuites mais chacun puise sa force dans une lutte légitime et respectable.
Arrivée pratiquement à la fin de cet admirable roman, je me surprends à ralentir le rythme de ma lecture, non que l'histoire soit moins prenante mais c'est comme quand un long et beau voyage touche à sa fin, on cherche assurément à le vivre encore plus intensément, à retenir le temps, à emprisonner dans sa mémoire tous les instants magiques pour nourrir son âme.
SYLVIE LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM)
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Commencer la lecture d'un livre de près de mille pages, c'est comme entreprendre un long voyage. C'est pour certains rebutant et pour d'autres excitant. Il ne faut pas être pressé, il faut prendre le temps. Commencer une telle lecture, c'est comme s'immerger dans un monde parallèle. Celui que nous propose Alessandro Mari dans "les folles espérances" prend naissance en Italie dans les années 1830. Le lecteur fait doucement connaissance avec des personnages très étonnants.
Le premier est Colombino, un jeune livreur de fumier, il vit au presbytère sous la protection du bon curé Don Santé. Il connait ses premiers émois avec la jolie Vittorina et rêve de devenir son mari. La mort soudaine de son protecteur va radicalement bouleverser ses plans. Une seule solution s'offre à lui, rencontrer le pape. Sa naïveté, son innocence et sa bonté sont si touchantes que le retrouver au fil des pages est un vrai bonheur.
Le second est Lisander, un peintre impertinent qui découvre la daguerréotypie et le calotype et n'aura de cesse de mettre son art au service de ces nouveaux procédés photographiques . Il n'en reste pas moins un homme amoureux d'une jeune prostituée et essaie inlassablement de la sortir de sa condition.
Vient ensuite, la belle Leda. Elle quitte son couvent pour rejoindre Lorenzo. Désemparée en apprenant sa mort, elle se laisse persuadée de devenir espionne. Mais en a t-elle le choix? Et enfin le dernier protagoniste n'est autre que ce personnage historique Guiseppe Garibaldi. Chassé de l'Italie pour avoir participé à des mouvements révolutionnaires, il rejoint l'Amérique du sud pour y continuer le combat et lutter avec le peuple brésilien. Il rencontrera sa belle Aninha et ensemble vivront les histoires les plus folles qui les ramèneront irrésistiblement vers la terre natale de Garibaldi.
Quel lien unit ces quatre personnages? A priori, aucun. Hormis celui d'être plus ou moins condamné à l'exil , au bout du monde ou dans son propre pays. La toile de fond est l'Italie, celle du début du 19ème siècle, une Italie dans la tourmente. Alessandro Mari nous dépeint une fresque magnifique dans laquelle les rêves les plus simples et personnels ont autant d'importance que les plus politiques et révolutionnaires. Les destins des uns et des autres ne sont pas forcément liés, d'ailleurs leurs rencontres ne sont que furtives et fortuites mais chacun puise sa force dans une lutte légitime et respectable.
Arrivée pratiquement à la fin de cet admirable roman, je me surprends à ralentir le rythme de ma lecture, non que l'histoire soit moins prenante mais c'est comme quand un long et beau voyage touche à sa fin, on cherche assurément à le vivre encore plus intensément, à retenir le temps, à emprisonner dans sa mémoire tous les instants magiques pour nourrir son âme.
SYLVIE LAVAINE (CULTURE-CHRONIQUE.COM)