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L'industrie sidérurgique française est une des premières au monde, et pourtant, dans notre pays, depuis le début des années quatre-vingt, elle est considérée comme le symbole de l'échec économique. On ne parle d'elle qu'en termes de chômage, d'usines fermées, de révoltes ouvrières, de villes industrielles transformées en terrains vagues. Auparavant, elle incarnait pêle-mêle le paternalisme industriel et la toute-puissance du Comité des forges - "Etat dans l'Etat" -, la tradition des grandes luttes syndicales et un patronat de droit divin, la rapacité des marchands de canon et la garantie d'une indépendance nationale, la sécurité de l'emploi et le danger physique, des dynasties familiales et la solidarité ouvrière...
Aujourd'hui comme hier, il paraît presque impossible de considérer l'histoire de l'acier et des hommes qui le fabriquent comme ce qu'elle fut et ce qu'elle est : une formidable aventure industrielle et humaine où, à tous les échelons, depuis des siècles, des centaines de milliers d'hommes ont pris des risques, ont réussi ou échoué, ont cherché, inventé, innové, construit, ont immigré, bravé la mort au quotidien, dompté le feu et creusé les entrailles de la terre.