Les éditions Hurlevent seraient-elle celles du mystère ? En refermant le manuscrit de Fêlures de Wakefield Manor j'aime à penser que oui. Ce quatrième roman confirme l'ambiance et l'aura voulues par ses éditrices : offrir aux lecteurs un véritable moment d'évasion, l'évasion des sens avant tout. Perdue entre la fin du 19e siècle et le début du 20e, l'histoire d'Honoria Bellefort a tout de la pure tradition romanesque. Un manoir, une campagne verdoyante, une jeune femme seule, indépendante mais anéantie par la tragédie, la confrontation de milieux sociaux, la découverte de mystères
familiaux, des passions qui se nouent, s'enchainent et se défont. Quand Honoria arrachée à l'Anjou débarque, veuve, à Thackeray Hall, chez sa mère matrone en Angleterre, c'est le désespoir qui la mine. La vie poursuit son cour suspendue aux lèvres d'une jeune femme amoureuse d'un souvenir. Mais telle Maria dans La Mélodie du bonheur, elle va retrouver la gaieté et l'insuffler à son tour à Wakefield Manor auprès des enfants des lieux : Theresa, Adélaïde, Aubrey et Edlyn. Institutrice mais pas que, Honoria ne va pas rester à sa place et va vouloir le bonheur des Pendergast au risque de sortir de ses prédispositions à l'enseignement. Pourquoi une partie du manoir est-elle entièrement condamnée ? Pourquoi les tableaux semblent-ils si étrangement peints ? Qui est cette mère, glaçon humain, enfermée nuit et jour dans ses appartements ? Qu'est-il arrivé à ce membre de la famille dont personne n'a plus de nouvelles ? Le nuage de mystères s'épaissit au fur et à mesure du roman et à aucun moment nous sommes pris d'une illumination nous permettant de comprendre ce qui peut bien se tramer. Nous avons au milieu d'un épais voile sombre et gluant, Honoria, rayon de soleil tentant comme elle le peut une percée lumineuse. Ce va-et-vient temporel, séparant les deux époques de quelques décennies seulement, nous emporte dans une déchéance rapide et annoncée. Nous comprenons quand quelques années seulement, le malheur s'est abattu sur la famille Pendergast, malheur entouré de personnages dans la confidence mais définitivement silencieux. J'ai plus que tout aimé suivre Honoria dans cette quête de la vérité, dans cette recherche d'une certaine compréhension de la situation. Douce et empathique, elle se raccroche aux amitiés naissantes, n'hésitant pas une seule seconde à se salir les mains. Comme nous lecteurs, elle débarque dans une histoire de familles aux aspérités opaques, mais en toute discrétion elle ne lâche rien. Honoria c'est la justesse dans une situation cacophonique. Merci à l'autrice de nous avoir offert un personnage dont nous voudrions être l'amie, à qui nous aimerions nous confier, celle qui possède les épaules suffisantes pour tout affronter à nos côtés.Les fêlures de Wakefield, c'est aussi le roman des préjugés, celui de l'adage "l'habit ne fait pas le moine", celui qui nous rappelle que parfois, les apparences sont trompeuses, que derrière un masque de froideur, se cache une histoire insoupçonnée
Un mystère qui met tous les sens en éveil
Les éditions Hurlevent seraient-elle celles du mystère ? En refermant le manuscrit de Fêlures de Wakefield Manor j'aime à penser que oui. Ce quatrième roman confirme l'ambiance et l'aura voulues par ses éditrices : offrir aux lecteurs un véritable moment d'évasion, l'évasion des sens avant tout. Perdue entre la fin du 19e siècle et le début du 20e, l'histoire d'Honoria Bellefort a tout de la pure tradition romanesque. Un manoir, une campagne verdoyante, une jeune femme seule, indépendante mais anéantie par la tragédie, la confrontation de milieux sociaux, la découverte de mystères familiaux, des passions qui se nouent, s'enchainent et se défont. Quand Honoria arrachée à l'Anjou débarque, veuve, à Thackeray Hall, chez sa mère matrone en Angleterre, c'est le désespoir qui la mine. La vie poursuit son cour suspendue aux lèvres d'une jeune femme amoureuse d'un souvenir. Mais telle Maria dans La Mélodie du bonheur, elle va retrouver la gaieté et l'insuffler à son tour à Wakefield Manor auprès des enfants des lieux : Theresa, Adélaïde, Aubrey et Edlyn. Institutrice mais pas que, Honoria ne va pas rester à sa place et va vouloir le bonheur des Pendergast au risque de sortir de ses prédispositions à l'enseignement. Pourquoi une partie du manoir est-elle entièrement condamnée ? Pourquoi les tableaux semblent-ils si étrangement peints ? Qui est cette mère, glaçon humain, enfermée nuit et jour dans ses appartements ? Qu'est-il arrivé à ce membre de la famille dont personne n'a plus de nouvelles ? Le nuage de mystères s'épaissit au fur et à mesure du roman et à aucun moment nous sommes pris d'une illumination nous permettant de comprendre ce qui peut bien se tramer. Nous avons au milieu d'un épais voile sombre et gluant, Honoria, rayon de soleil tentant comme elle le peut une percée lumineuse. Ce va-et-vient temporel, séparant les deux époques de quelques décennies seulement, nous emporte dans une déchéance rapide et annoncée. Nous comprenons quand quelques années seulement, le malheur s'est abattu sur la famille Pendergast, malheur entouré de personnages dans la confidence mais définitivement silencieux. J'ai plus que tout aimé suivre Honoria dans cette quête de la vérité, dans cette recherche d'une certaine compréhension de la situation. Douce et empathique, elle se raccroche aux amitiés naissantes, n'hésitant pas une seule seconde à se salir les mains. Comme nous lecteurs, elle débarque dans une histoire de familles aux aspérités opaques, mais en toute discrétion elle ne lâche rien. Honoria c'est la justesse dans une situation cacophonique. Merci à l'autrice de nous avoir offert un personnage dont nous voudrions être l'amie, à qui nous aimerions nous confier, celle qui possède les épaules suffisantes pour tout affronter à nos côtés.Les fêlures de Wakefield, c'est aussi le roman des préjugés, celui de l'adage "l'habit ne fait pas le moine", celui qui nous rappelle que parfois, les apparences sont trompeuses, que derrière un masque de froideur, se cache une histoire insoupçonnée