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A bien des égards, Les Essais constituent l'oeuvre fondatrice des lettres françaises et de la pensée occidentale moderne, dont Montaigne est l'un des pères. Or rares sont ceux qui, en France, peuvent vraiment lire Montaigne, hormis les spécialistes, à cause des difficultés du moyen français. Une nouvelle édition des Essais s'imposait, non pas "modernisée" et encore moins "traduite en français moderne", mais rajeunie et rafraîchie, pour rendre enfin accessible l'oeuvre du plus contemporain de nos classiques, le seul qui sache allier savoureusement des réflexions sur l'amour, la politique, la religion, et des confidences plus intimes sur sa santé ou sa sexualité.
L'objectif de cette monumentale entreprise conduite par Bernard Combeaud, avec le concours de Nina Mueggler, est d'offrir des Essais restaurés et revitalisés, à partir de l'édition de 1595, pour que chacun puisse s'entretenir commodément avec un écrivain aux idées foisonnantes, salué par Stefan Zweig comme "l'ancêtre, le protecteur et l'ami de chaque homme libre sur terre". Les traductions du grec et du latin sont toutes originales, les notes ont été réduites au minimum.
Seules la ponctuation, l'accentuation, l'orthographe ont été systématiquement modernisées dans le souci constant de préserver la saveur originelle d'une langue si singulière, de préserver les images, les jeux de mots, les idiotismes gascons ou latinisants propres au style de Montaigne. Dans une longue préface inédite et percutante, Michel Onfray désigne l'auteur des Essais comme l'un de ses maîtres à penser et à vivre.
Il explique "pourquoi et comment il faut lire et relire Montaigne", philosophe qui apprend à "savoir jouir loyalement de son être".
Les Essais en français moderne
La prose de l'époque, même délicieusement adaptée par André Lanly, en dit long, déjà, par elle même, sur la sublime façon de vivre le monde d'alors, et pour autant les problèmes vitaux sont restés semblables aux nôtres.
Il sera le dépositaire du " discours de la servitude volontaire" de La Boétie, le seul ami de sa vie, mort très jeune.
Pour qui s'intéresserait à cet auteur du XVIe siècle, voilà un ouvrage à savourer onctueusement.
Le parcours de ce sage tout en humilité, simplicité et savoir vivre,pourrait faire bien des jaloux parmi beaucoup de philosophes qui se prennent sans doute trop au sérieux.
Exquis, de fouiller un peu dans ce discours dont l'auteur a gardé seul le fil, exquis de voir comment il a pu humblement et sciemment changer sa vision de l'homme entre le temps de sa jeunesse et celui de sa vieillesse, où il est beaucoup question des fondamentaux que sont la mort et la vie, la santé et la maladie, mais aussi des relations amoureuses.
Les références à la littérature de l'antiquité grecque et romaine sont omniprésentes.
Un long voyage en Europe lui fera prendre également de la distance à l'égard de multiples préjugés.
Un ouvrage majeur dans l'histoire de la littérature francophone.