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Philippe Braud a marqué de son empreinte intellectuelle plusieurs générations d'étudiants dans les amphithéâtres rennais, de la Sorbonne ou plus récemment de l'Institut d'études politiques de Paris. Dans les cursus de droit, comme dans ceux de science politique, sa pédagogie décomplexée et son approche originale de la discipline ont bousculé les savoirs acquis et ouvert l'auditoire sur une face longtemps tue de la politique.
L'Etat, les partis, le vote, les phénomènes contestataires, les identités collectives sont toujours abordés bien sûr, mais au prisme de l'étude du symbolique comme levier pour parvenir à une sociologie des émotions cherchant systématiquement à dévoiler les ressorts invisibles, masqués ou ignorés, de l'exercice et de l'appréhension de la chose publique. Tel est en effet le credo de cet intellectuel iconoclaste, non maitre à penser mais révélateur des impensés, non technicien mais savant curieux, plus intellectuel "touche à tout " que spécialiste austère: le politique est avec lui appréhendé " sur le divan " mais avec les outils du sociologue et non la boussole du psychologue.
Ce ne sont pas les âmes qui sont sondées mais les interactions et les logiques de situation, avec leur part de projections, d'ambitions et d'attentes affectives.