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L'Etat, en tant qu'institution sociale, ne s'impose dans la réalité qu'à travers les pratiques des acteurs qui l'incarnent et à qui il prête sa force coercitive pour réaliser les objectifs d'intérêt général. Seulement, ces acteurs se retrouvent souvent au cceur de crises politiques dont les enjeux redéfinissent la nature et les missions de cet Etat. Cet ouvrage, en analysant les structures sociales qui déterminent, par leurs particularités, les pratiques des acteurs politiques, montre que les crises qui ont secoué la République démocratique du Congo, loin d'être fortuites, font partie des stratégies politiques auxquelles recourent les autorités dirigeantes pour, non seulement prolonger leur règne politique, mais aussi pour affaiblir l'Etat afin de le convertir en un instrument de prédation des ressources nationales.
Cette prédation n'est pas l'apanage des autorités politiques nationales, et profite largement aux anciennes puissances coloniales, signataires de l'Acte général de Berlin de 1885. Car ces dernières, recomposées dans les sociétés multinationales avec certaines puissances émergentes, s'abritent derrière les pratiques de la coutume internationale pour non seulement piller les ressources naturelles de la République démocratique du Congo, mais aussi exclure l'application effective du droit international dans cet Etat qu'elles considèrent implicitement comme un Etat international.
Ce sont toutes ces stratégies de prédation sous la bannière ambiguë d'un Etat souverain et international qui ont été analysées dans cet ouvrage.