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enfer
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sexualité
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Loudun
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Deux-Sèvres...
De l'auteur de "La robe" le monde littéraire ne savait rien. Robert Alexis dans le chatoiement d'un tissu incandescent surgissait de nulle part dans un phrasé aussi confidentiel qu'anonyme. Comme l'aube d'un jour étrangement comparable à la naissance d'une légende il commençait à poser les jalons d'une intrigue identitaire.
Sur la première de couverture des "Contes d' Orsanne" il apparaît comme dans la pénombre d'un tableau entouré de trois femmes, autant de fractions d'effractions dans le temps en un jeu qui reprend le Je narratif de "Nora" et qui encore va multiplier les enjeux dans
les ambivalences du désir d'être. Au "Je", plaisanterie grammaticale de Klossovski succède l'épigraphe de Barbey d'Aurevilly :"Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes".
Le narrateur est seul ou presque.
"Nora était partie. En quoi avais-je pu être menaçant pour elle ? Un malaise pèse sur les lieux...Une menace ?...
Orsanne avait de quoi faire peur, son toit éventré, ses façades lézardées, et puis ce qui l'entourait : les forêts d'épicéas lugubres au crépuscule, l'étang et sa bordure d'ajoncs, le chemin qui y menait...Oui peut-être était-ce bien là d'où venait la menace. Je ne cherchais pas à être heureux."
Robert Alexis reprend ce ton confidentiel propre à égarer, à attirer...Il apparaît hors de l'ombre pour mieux nous y entraîner.
Il est le Seigneur du château et s'y amuse avec la gravité qu'on lui connaît."Oui ! Vraiment ! J'aimais être écrivain !"
Comme un démiurge dans son laboratoire le narrateur observe, se livre à ses occupations familières...une vie qui lui permet de sonder le monde et de tremper la main dans le temps et les matières...
"Je tâtais en aveugle des couloirs de vents tièdes, aimables mais inutiles. Sous la beauté un mécanisme agissait dont personne ne savait rien...le roman permettrait deux entrées nécessaires à sa compréhension : un amour infini car, vraiment pouvait-on espérer planète plus charmante ? La méfiance infinie, pour laquelle j'étais né."
Entre chaque conte, l'entracte ouvre sur un intime qui tout en livrant joue encore sur la fantasmatique où puise tout créateur. Comme autant de reflets où brouiller son image, où entrapercevoir l'identité mouvante de l'être. Thème qui est dans toute l'œuvre de Robert Alexis, une traversée dans le temps où passé et futur semblent tissés de la même fibre que celle de la tunique de Nessus destinée à brûler, à consumer la chair. Amour et haine fusionnés par une Nature aussi fascinante que destructrice dont le désordre obéirait à un ordre du Chaos originel.
Contes de la nuit
De l'auteur de "La robe" le monde littéraire ne savait rien. Robert Alexis dans le chatoiement d'un tissu incandescent surgissait de nulle part dans un phrasé aussi confidentiel qu'anonyme. Comme l'aube d'un jour étrangement comparable à la naissance d'une légende il commençait à poser les jalons d'une intrigue identitaire.
Sur la première de couverture des "Contes d' Orsanne" il apparaît comme dans la pénombre d'un tableau entouré de trois femmes, autant de fractions d'effractions dans le temps en un jeu qui reprend le Je narratif de "Nora" et qui encore va multiplier les enjeux dans les ambivalences du désir d'être. Au "Je", plaisanterie grammaticale de Klossovski succède l'épigraphe de Barbey d'Aurevilly :"Il y aura toujours de la solitude pour ceux qui en sont dignes".
Le narrateur est seul ou presque.
"Nora était partie. En quoi avais-je pu être menaçant pour elle ? Un malaise pèse sur les lieux...Une menace ?...
Orsanne avait de quoi faire peur, son toit éventré, ses façades lézardées, et puis ce qui l'entourait : les forêts d'épicéas lugubres au crépuscule, l'étang et sa bordure d'ajoncs, le chemin qui y menait...Oui peut-être était-ce bien là d'où venait la menace. Je ne cherchais pas à être heureux."
Robert Alexis reprend ce ton confidentiel propre à égarer, à attirer...Il apparaît hors de l'ombre pour mieux nous y entraîner.
Il est le Seigneur du château et s'y amuse avec la gravité qu'on lui connaît."Oui ! Vraiment ! J'aimais être écrivain !"
Comme un démiurge dans son laboratoire le narrateur observe, se livre à ses occupations familières...une vie qui lui permet de sonder le monde et de tremper la main dans le temps et les matières...
"Je tâtais en aveugle des couloirs de vents tièdes, aimables mais inutiles. Sous la beauté un mécanisme agissait dont personne ne savait rien...le roman permettrait deux entrées nécessaires à sa compréhension : un amour infini car, vraiment pouvait-on espérer planète plus charmante ? La méfiance infinie, pour laquelle j'étais né."
Entre chaque conte, l'entracte ouvre sur un intime qui tout en livrant joue encore sur la fantasmatique où puise tout créateur. Comme autant de reflets où brouiller son image, où entrapercevoir l'identité mouvante de l'être. Thème qui est dans toute l'œuvre de Robert Alexis, une traversée dans le temps où passé et futur semblent tissés de la même fibre que celle de la tunique de Nessus destinée à brûler, à consumer la chair. Amour et haine fusionnés par une Nature aussi fascinante que destructrice dont le désordre obéirait à un ordre du Chaos originel.